Peter Löscher, le CEO de Siemens, viré pour mauvais résultats

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Le conglomérat industriel allemand Siemens a annoncé samedi le renvoi de son patron, Peter Löscher, en poste depuis 2007. Le nom de son remplaçant, choisi en interne, devrait être officialisé mercredi.

Siemens a annoncé samedi le renvoi de son patron, Peter Löscher, en poste depuis 2007, en raison des mauvaises performances financières du groupe et d’une stratégie peu claire. Dans un communiqué très succinct, Siemens précise que “à sa réunion du 31 juillet, le conseil de surveillance de Siemens décidera du départ anticipé de son directeur général”.

La presse allemande évoquait depuis vendredi des discussions au sein du conseil de surveillance pour limoger Peter Löscher, 55 ans, après un nouvel avertissement sur résultats annoncé par le groupe jeudi. En effet, Siemens a reconnu qu’il ne parviendrait pas à atteindre une marge de bénéfice de 12% en 2014, alors que c’était l’un des objectifs principaux de son vaste plan de restructuration annoncé à l’automne dernier.

Remplacement en interne Mais le conseil de surveillance du groupe, présidé par Gerhard Cromme, l’a finalement poussé par-dessus bord. Vu l’issue de l’expérience Löscher, premier patron recruté à l’extérieur, Siemens semble décider à le remplacer en interne.

Mercredi, le conseil de surveillance nommera ainsi “un des membres du directoire de Siemens comme directeur général”, selon le communiqué. Parmi les candidats bien placés, figurent Joe Kaeser, l’actuel directeur financier, qui a plus de 30 ans de maison, et Siegfried Russwurm, actuel responsable du secteur industriel, entré chez Siemens il y a vingt ans.

L’abandon de l’objectif de 12% de marge en 2014, à peine dix mois après qu’il ait été fixé plus d’un an et demi avant son échéance, a fortement déçu les investisseurs d’autant qu’il s’agissait d’un des principaux buts visés par le vaste plan d’économies de 6 milliards d’euros lancé pour deux ans. En effet, à l’automne, Peter Löscher avait montré sa volonté de prendre à bras le corps les problèmes de Siemens, actuellement plus grosse capitalisation boursière allemande, avec une importante restructuration devant permettre de regagner en rentabilité. Ce plan, d’abord bien accueilli – sauf par les syndicats qui redoutent d’importantes suppressions d’emplois – ne s’est pas ressenti dans les performances financières.

Problèmes dans le solaire, l’éolien et les trains ICE

Quelques succès récents sont toutefois à mettre à l’actif de Peter Löscher, comme la mise en Bourse de la filiale d’ampoules électriques Osram et la vente à Nokia pour un bon prix de sa part dans leur coentreprise de réseaux télécoms.

Décidé à se recentrer sur les secteurs les plus porteurs, comme la construction de turbines, de matériel médical ou d’éoliennes, Siemens a en revanche échoué à trouver un repreneur à son activité dans l’énergie solaire, arrêtée progressivement.

Le groupe, qui fait depuis quelque temps déjà pâle figure face à son grand concurrent américain, General Electric, pâtit aussi de blocages persistants sur plusieurs projets qui lui coûtent cher. Dans l’éolien tout d’abord, où Siemens a du mal à raccorder au réseau électrique ses champs d’éoliennes offshore construits en mer du Nord. “Nous nous sommes un peu trop hâtés à entrer sur de nouveaux marchés. Cela coûte maintenant de l’argent”, reconnaissait en avril Joe Kaeser.

Pour noircir le tableau, Deutsche Bahn ne cesse de dire haut et fort que Siemens est incapable de lui livrer les trains commandés. En effet, à cause de difficultés techniques, seize nouveaux trains à grande vitesse ICE ont déjà deux ans de retard et la compagnie ferroviaire allemande pourrait ne pas les recevoir avant 2014.

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