Le carnet d’adresses “planétaire” de Georges Ugeux

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De Manhattan à Shanghai en passant par Mumbaï, Georges Ugeux, ancien n° 2 de la Bourse de New York reconverti dans la banque d’affaires, cultive un carnet d’adresses “planétaire”.

Un réseau ? “Il est de plus en plus asiatique”, résume Georges Ugeux. Cela fait maintenant quasiment 15 ans que notre compatriote a quitté le pays pour aller s’installer aux Etats-Unis. Et à 65 ans, celui qui fut vice-président du New York Stock Exchange dirige aujourd’hui une petite banque d’affaires internationale, basée à Manhattan : Galileo Global Advisors. Une PME d’une quinzaine de personnes dont les activités se déploient entre les Etats-Unis et l’Europe d’une part, entre les Etats-Unis et les pays émergents d’autre part. Avec une grosse activité en Inde et en Chine. Ce qui explique pourquoi l’homme consacre désormais plus de la moitié de son temps à développer un réseau asiatique.

Citoyen américain

De par son métier de banquier haut de gamme régulièrement en déplacement à Delhi ou à Shanghai, les relations d’affaires de Georges Ugeux se font très internationales. Candidat malheureux à la présidence de Fortis, il n’en demeure pas moins proche des milieux d’affaires et politiques belges. Par attachement profond, il est même resté très belge. “On ne tourne pas le dos à une histoire, insiste-t-il. Il faut reconnaître ce qu’on doit à un pays.” Georges Ugeux est pourtant désormais citoyen américain. Oui, mais “je n’ai adopté la nationalité américaine qu’en avril 2009, alors que j’aurais pu la prendre bien avant, se justifie-t-il. Or je n’étais pas disposé à devenir citoyen américain tant que la Belgique ne reconnaissait pas la double nationalité.”

Cette double appartenance, Georges Ugeux la cultive d’abord à la Chambre de commerce belgo-américaine. Une organisation dont il fut président et au sein de laquelle il reste impliqué. “C’est une façon intéressante de côtoyer des compatriotes dans un contexte où les problèmes linguistiques n’existent pas.” Il est dès lors en contact avec des Belges installés à New York comme le banquier de la KBC Olivier Smekens (président de ladite chambre de commerce) ou Vincent Herbert, le patron du Pain Quotidien.

C’est dans cette perspective d’attachement profond à son pays d’origine que s’inscrivent aussi les contacts qu’il nourrit avec de vieilles connaissances du monde des affaires belge.

Parmi celles-ci figurent Paul Buysse (Bekaert), Aloïs Michielsen (Solvay), François Cornelis (Total), Georges Jacobs (Delhaize), André Bergen (NYSE) ou Michel Tilmant (BNP Paribas). A cette liste s’ajoute la génération des Gérard Lamarche (GDF-SUEZ), Bruno Colmant (Ageas), Marc Grynberg (Umicore), Max Jadot et Axel Miller (Petercam).

Sans oublier son beau-frère, Jacques Godet, fraîchement nommé directeur de l’informatique chez BNP Paribas Fortis. Autant de figures que Georges Ugeux ne manque pas de rencontrer lors de ses passages à Bruxelles, enchaînant alors petits-déjeuners, déjeuners et réunions diverses. De quoi faire de ses courts séjours “des journées bien remplies”.

Présent aussi sur le Web

Sa carrière à la croisée des secteurs privés, publics et académiques, et dominée par la finance, lui a aussi permis de tisser des liens étroits avec le monde politique belge. Et européen. C’est ainsi qu’il est en relation avec le commissaire en charge du Marché intérieur Michel Barnier, notre compatriote Philippe Maystadt (Banque européenne d’investissement) et Jean-Claude Trichet (Banque centrale européenne). Sans oublier Frans Van Daele, poids lourd de la diplomatie belge et actuel chef de cabinet d’Herman Van Rompuy à la présidence de l’Union européenne.

On ne refermera pas l’épais carnet d’adresses de cet homme de réseaux sans parler de ses activités sur le Web. Georges Ugeux s’est en effet découvert une passion pour l’écriture. Il a compilé ses textes dans un ouvrage (La trahison de la finance, aux éditions Odile Jacob) et est actif sur son blog Démystifier la finance ainsi que sur celui de Huffingtonpost.com. Des publications qui lui ont amené des clients. Quant aux réseaux sociaux, s’il est inscrit sur Facebook, il n’est pas un adepte de Twitter : “C’est avant tout pour suivre la politique belge. Mais pas pour parler affaire.” Sur LinkedIn par contre, “je cherche à y développer des contacts dans le cadre de mes activités professionnelles”. Voilà qui est dit.

Sébastien Buron

Georges Ugeux en 7 repères

– 65 ans.

– Docteur en droit et licencié en sciences économiques (UCL).

– De 1970 à 1995 : occupe différentes fonctions de direction à la Générale de Banque, chez Morgan Stanley, à la Société Générale de Belgique et chez Kidder Peabody.

– 1995 : directeur du Fonds européen d’investissement.

– De 1996 à 2003 : vice-président international du New York Stock Exchange.

– 2003 : fonde Galileo Global Advisors.

– 2009 : acquiert la nationalité américaine.

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