Le carnet d’adresses de Jean-Claude Daoust

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Patron de la société d’intérim qui porte son nom et nouveau président de Beci, cet “echte Brusseleir” possède un solide carnet d’adresses dans plusieurs fédérations.

“Que serais-je sans mes employés ? C’est mon réseau le plus utile au quotidien.” A 61 ans, Jean-Claude Daoust, à la tête de l’entreprise fondée par son père en 1954, est un homme jovial et d’un accès aisé. Mais c’est aussi un patron qui à la bougeotte : “C’est viscéral, je me dois d’avoir une activité en dehors de ma société.”

Point de sport et de clubs d’affaires. Non, Jean-Claude Daoust, rompu au dialogue, préfère s’enquérir des bonnes pratiques entrepreneuriales belges et internationales via les fédérations. Le réseau de cet homme de relations (plutôt que de discours) plonge en effet ses racines dans plusieurs groupements professionnels et patronaux.

Outre sa présidence à la Confédération internationale des entreprises de travail temporaire (CIETT) – où il s’est lié d’amitié avec Horacio De Martini, l’actuel président de cette confédération et directeur de Manpower Amérique du Sud – le baron a été vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bruxelles, de l’Union des entreprises de Bruxelles et président de Federgon. Autant de lieux où il a oeuvré pour changer l’image de son secteur, trop souvent perçu négativement à ses yeux.

Autre passage remarqué : la Fédération des entreprises de Belgique. En 2005, déjouant les pronostics, la FEB élit un nouveau président non pas issu du monde industriel classique mais des services. Quelques contradicteurs élevèrent la voix. Daoust, homme de parole, parvint à se faire apprécier par plusieurs personnalités, dont des syndicalistes comme Luc Cortebeeck (CSC) et Philippe Vandenabeele (CGSLB).

Des fédérations aux syndicats

De ses passages au sein de fédérations, Jean-Claude Daoust noircira son carnet d’adresses des noms de Raymond Vaxelaire, Tony Vandeputte, Luc Vansteenkiste, François Schwennicke, Yvan Huyghebaert et Gui de Vaucleroy, entre autres.

Il salue également volontiers l'”obstination remarquable” d’Emmanuel van Innis (GDF Suez), auquel il vient de succéder à la tête de Beci (Brussels Enterprises Commerce & Industry). De même, il voue une certaine estime intellectuelle à Olivier Willocx, actuel administrateur délégué de Beci.

Jean-Claude Daoust a tissé des contacts dans d’autres milieux. Que ce soit dans l’intégration de personnes handicapées via son mandat à l’Atelier Jacqueline Orts, dans la sauvegarde du patrimoine via l’asbl Quartier des arts, ou encore dans le football. “Mon projet de sponsoring du RWDM était avant tout d’attirer les gens de Molenbeek vers l’emploi”, souligne-t-il.

De cette période – il sera aussi sponsor de La Louvière, de Geel et de Charleroi – il ne garde dans son calepin que le nom de Jean-Marie Pfaff, autrefois manager commercial du RWDM.

Des piliers non intérimaires

Jean-Claude Daoust fuit les cercles d’affaires. Il préfère s’impliquer dans une de ses passions : le jazz. Pas étonnant qu’on le retrouve à la table des administrateurs de l’asbl Jazz Station, aux côtés du critique musical Marc Danval et de Jean Demannez, l’actuel bourgmestre de Saint-Josse-ten-Noode.

Pour se démultiplier à l’extérieur, ce collectionneur (il accumule les partitions musicales illustrées par Magritte, les marionnettes de Toone et les romans noirs américains) s’appuie largement sur les compétences internes de son entreprise comme Frédéric Lambeau, directeur général de Daoust Intérim, Johanne De Vuyst et son fils Giles Daoust, revenu au bercail depuis peu.

L’homme s’est par contre opposé à prendre une étiquette politique : “On me l’a plusieurs fois demandé mais ce n’est pas approprié.” Pourtant, son sens du consensus – qui n’est plus à démontrer – sa manière de créer une atmosphère positive autour de la table et de garder le contact avec ses partenaires de discussion seraient bien utiles en ces temps incertains.

Valéry Halloy

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