Ce que David Beckham gagne à jouer “gratuitement” au PSG

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Même en reversant son salaire à des organisations caritatives, le Spice Boy va gagner beaucoup d’argent et en rapporter énormément au PSG au cours des cinq prochains mois. Explications.

Coup de théâtre lors de la conférence entérinant l’arrivée de David Beckham au PSG, jeudi 31 janvier au Parc des Princes devant un parterre de journaliste: l’ex international anglais, qui a signé pour cinq mois avec le club parisien, ne touchera pas de salaire. “Je ne vais pas toucher de salaire ici mais des dons vont être envoyés à des oeuvres de charité. J’aime pouvoir aider des enfants en difficulté”, a déclaré le Spice Boy – surnom hérité de sa femme l’ex-Spice Girl Victoria. “On [avec Leonardo, le directeur sportif, et le président qatari du club, Nasser al-Khelaïfi] est super contents de pouvoir faire ça. Je ne suis pas sûr qu’il y ait un précédent”, a-t-il insisté.

L’icône britannique du football, qui avait refusé de s’engager l’an passé avec le PSG a cette fois-ci dit oui à Paris pour jouer… gratuitement? Difficile à croire. Certes, son salaire de footballeur, qui dépasserait 800.000 euros par mois net, selon Le Parisien, soit 4 millions au total – ne rentrera pas dans les caisses de la famille Beckham.

Mais le Spice Boy n’en a pas vraiment besoin: il engrange des dizaines de millions d’euros de revenus grâce à ses contrats publicitaires. L’an passé, ses sponsors – Adidas, H&M, Sansbury, Samsung, Pepsi et Coty – lui ont versé 27 millions d’euros, sur un revenu annuel total de 34 millions. Sa société Footwork Productions, dont la seule activité est de gérer la “licence Beckham”, lui a versé 90 millions d’euros entre 2002 et 2009. David Beckham est ainsi le footballeur le mieux rémunéré au monde devant Cristiano Ronaldo et Lionel Messi, selon le classement 2012 du magazine Forbes.

Beckham fait vendre partout où il passe

En s’offrant un joueur en fin de contrat, le PSG évite d’avoir à débourser des frais de transfert. Ainsi, même s’il débourse 4 milions sur 5 mois pour un joueur de 37 ans qui n’en vaut peut-être pas le coût sportivement, l’opération sera tout aussi bénéfique. Car David Beckham n’est pas qu’un joueur de foot, c’est aussi et surtout une marque, évaluée à 260 millions de dollars par le site Celebrity Net Worth en 2012. Le beau gosse, icône métrosexuelle, incarne avec sa femme Victoria un produit “glamour, gloire et beauté” aux retombées médiatiques et commerciales potentiellement colossales pour le club parisien.

Le Britannique a dû probablement céder une partie de son droit à l’image au PSG. Cette pratique, peu commune en France – seul Yohan Gourcuff a négocié un tel contrat en rejoignant Lyon – mais très répandue en Angleterre et en Espagne -deux des principaux pays de résidence footballistique de Beckham-, consiste à céder une partie (souvent 50%) de ses revenus publicitaires à son club en contrepartie d’un salaire plus élevé. La partie cédée au club ne concerne que les contrats signés après la signature de l’engagement sportif. En pratique, Beckham versera au PSG la moitié des émoluments sur ceux qu’il pourrait conclure dans les cinq mois à venir.

Avec Beckham, le club de la capitale est aussi assuré de multiplier ses revenus de merchandising. Partout où il passe, le Spice Boy fait vendre. Aux Etats-Unis, 250 000 maillots de son numéro fétiche – le 23 – avaient été vendues avant même son arrivée officielle. Depuis, les ventes se chiffrent en millions. En quatre ans au Real Madrid, un million de maillots floqués à son nom ont été vendus, augmentant les recettes de merchandising du club espagnol de 460 millions d’euros. Au PSG, David Beckham portera le numéro 32. Son maillot est déjà en vente dans la boutique du club sur les Champs-Elysées, au prix de 110 euros. Le Britannique touchera des royalties sur ces ventes, au moins 20%.

Redorer l’image du club et des Qataris

Enfin, grâce à Beckham, les dirigeants qataris du club parisien vont pouvoir exporter la marque PSG partout dans le monde, et notamment sur les marchés asiatiques, fans de l’Anglais. Cela peut leur rapporter gros en droits TV. Nasser Al-Khelaifi, propriétaire du club de la capitale, possède également la chaîne Al-Jazira Sports qui commercialise les droits de diffusion audiovisuelle de la Ligue 1 à l’étranger.

Le PSG et Beckham semblent avoir réussi le coup marketing parfait: un contrat qui a toutes les chances d’être financièrement et médiatiquement juteux, tant pour le joueur que pour le club. Le fait de reverser son salaire à des organisations caritatives permet au Spice Boy de faire taire ses détracteurs – on connaît la propension des Français à polémiquer sur les gros salaires, surtout en période de crise – et de couper court à toute future critique sur sa valeur sportive. Avec David Beckham, bon père de famille, irréprochable sur le terrain et avec ses coéquipiers, le PSG espère de son côté gommer son image de club arrogant – incarné par sa star suédoise Zlatan Ibrahimovic. Quant aux Qataris, cette opération leur permet de faire oublier les soupçons de corruption concernant l’obtention du Mondial 2022.

L’Expansion.com

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