Candidat n° 7 : Gilles Nolet de Brauwere

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Portrait du 7e candidat au titre de Manager de l’Année 2010.

Fonction. Administrateur délégué de Cinoco.

Age. 54 ans.

Ses atouts aux yeux du jury. En prenant les commandes de l’entreprise familiale en 2004, Gilles Nolet a su à la fois assumer la transmission d’une génération à l’autre (en collaboration avec son frère Ivan) et lancer un ambitieux programme de croissance externe. “Sans l’expérience acquise antérieurement dans la finance, je n’aurais probablement pas osé franchir un tel pas”, juge l’intéressé. Avant de rejoindre Cinoco, Gilles Nolet avait, entre autres, lancé le centre de coordination de D’Ieteren et dirigé Avis Leasing en Allemagne. Qu’entend-il par “un tel pas” ? Le rachat, en 2008, du Palais du Vin (une entreprise un peu plus importante que Cinoco) pour un total de 14 millions d’euros. Cette maison était assez complémentaire, car très présente dans les vins de Bordeaux. Elle figure même parmi les principaux acteurs européens sur le terrain très particulier des primeurs. Inévitablement concurrente néanmoins. Dès lors, comme Bodega, filiale historique celle-là, Le Palais du Vin garde son identité marketing et sa force commerciale propre : on ne peut mettre des marques concurrentes sous le même chapeau ! N’est-ce pas un sacré défi ? Absolument. Il convient d’expliquer la situation d’abord, de mériter la confiance des producteurs ensuite. Ainsi aucune des marques distribuées par le Palais du Vin n’a fait défection, souligne Gilles Nolet. Ni le groupe italien Frescobaldi, grand concurrent des produits Ricasoli distribués par Cinoco. Ni le champagne Deutz, produit à Aÿ comme Bollinger, une des marques emblématiques de Cinoco. L’entreprise familiale (dont les origines remontent à 1681) a doublé de taille suite à ce rachat. Et sans faire de casse, peut-on aujourd’hui observer.

Son défi pour 2011. Les principaux défis prévisibles de Cinoco concernaient plutôt les deux dernières années. Reste pour l’an prochain à confirmer l’intégration sereine de Palais du Vin dans le groupe et, élément plus sensible sans doute, à poursuivre sur la voie de la bonne résistance affichée jusqu’ici (lire ci-dessous), surtout si la conjoncture économique devait à nouveau faiblir en Europe, suivant l’exemple américain.

L’argument qui devrait vous convaincre. La maison a fait mieux que résister en 2008 et 2009, des années difficiles. Pour l’exercice clôturé au 30 juin 2009 (le suivant a été étendu au 31 décembre prochain), on observe un repli de l’ordre de 5 %, au niveau du chiffre d’affaires comme du bénéfice d’exploitation. En réalité, un des produits les plus importants, à savoir les concentrés de jus de fruit Pulco, a quitté la gamme entre-temps. A périmètre constant, et hors Palais du Vin bien entendu, Cinoco a donc progressé de 5 % environ en 2008-2009 et sur un large front. C’est une fort belle performance dans le secteur.

Son principal handicap. Autant son parcours récent est assez convaincant, autant Cinoco est (très) peu connue du public, contrairement aux marques qu’elle distribue. A celles évoquées plus haut, on peut notamment ajouter les portos Taylor’s et les liqueurs Marie Brizard. C’est que la maison travaille exclusivement avec des professionnels. Hormis, mais de façon plus marginale, au niveau de la filiale Maxi Vins. Et son patron est pour le moins un homme très discret…

Guy Legrand

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