Belgacom : Concetta Fagard augmentée de… 131 %

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On ne compte plus les rebondissements dans ce qu’il est convenu d’appeler “l’affaire Fagard”. L’ex-bras droit de Didier Bellens aurait vu sa rémunération augmentée de 131 % entre 2005 et 2010, passant à 142.819 euros. Mais pour le moment, le ministre des Entreprises publiques ne tient pas à intervenir…

Depuis sa rencontre avec Didier Bellens en 2000 à RTL Group, Concetta Spitaleri Fagard a connu une ascension fulgurante au sein de Belgacom, rappelle Paris Match à l’occasion d’une enquête sur “l’affaire Fagard” : interprète de formation, secrétaire à la base, l’Italienne est catapultée en l’espace de quatre ans (2003-2007) au poste de vice-présidente du groupe, en charge des départements sponsoring et réputation dotés d’une importante trésorerie.

Son évolution salariale a suivi la même courbe ascendante, si l’on en croit un document comptable publié par Paris Match : entre janvier 2005 et juillet 2010, sa rémunération annuelle (hors frais de représentation et avantages en nature) serait ainsi passée de 61.710 euros à 142.819 euros, soit une augmentation de 131 %.

Remous au sein de Belgacom : “pas de raison d’intervenir”, selon le ministre Magnette

De quoi convaincre l’Etat belge, principal actionnaire de l’opérateur télécom historique (à hauteur de 53,51 %), d’intervenir ? Rappelons que, sur les quatorze membres du conseil d’administration de Belgacom, la moitié ont été nommés par le gouvernement… parmi lesquels Didier Bellens, CEO de l’entreprise, au coeur des remous qui secouent l’opérateur depuis plusieurs mois.

“Non”, répond Paul Magnette, ministre (PS) des Entreprises publiques, qui ne voit pas de raison, pour le gouvernement, d’intervenir au sein de Belgacom, a-t-il indiqué hier mercredi au lendemain de l’audition, jugée peu convaincante par plusieurs députés, de Didier Bellens devant la commission Infrastructure de la Chambre.

“Pour moi, il n’y a pas de raison d’intervenir dans cette affaire qui relève de problèmes de gestion quotidienne de l’entreprise et doivent être gérés au sein de l’entreprise”, a déclaré Paul Magnette à l’agence Belga, soulignant le fait que Belgacom est une entreprise publique autonome. “Le gouvernement n’a pas à se mêler de la gestion quotidienne de l’entreprise !”

Le ministre est néanmoins “profondément agacé” par un “interminable feuilleton qui nuit à la réputation” de Belgacom

Le CEO de Belgacom a été entendu mardi à huis clos, en commission Infrastructures de la Chambre, sur l’affaire Concetta Fagard, son ancienne directrice du sponsoring au coeur d’une affaire de harcèlement moral. Les explications de Didier Bellens n’ont guère convaincu les députés présents.

Paul Magnette ne voit pas d’un mauvais oeil l’idée que la commission Infrastructure puisse, si elle le juge nécessaire, à nouveau auditionner, dans trois mois, le CEO de Belgacom : “Cela me paraît une bonne idée que le Parlement utilise son pouvoir de contrôle.” Le ministre des Entreprises publiques, qui s’était dit la semaine dernière “profondément agacé” par un “interminable feuilleton qui nuit à la réputation d’une très grande entreprise de notre pays”, dit espérer que Belgacom fera désormais à nouveau parler d’elle pour la qualité de son travail.

Trends.be

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