Métiers en pénurie: pas de mesures concrètes avant avril 2022

Pierre-Yves Dermagne (PS), ministre fédéral de l'Economie et de l'Emploi. © iStock

La Belgique affiche un taux d’emplois vacants de 4,2%, un des plus élevés de l’Union européenne.

Les ministres de l’Emploi et de l’Économie réunis mardi en conférence interministérielle (CIM) ont décidé de mettre sur pied une plate-forme interfédérale regroupant l’ensemble des administrations compétentes en matière d’emploi dans le cadre de la préparation de mesures concertées de lutte contre les métiers en pénurie.

Ils ont convenu de se revoir régulièrement en CIM, dès la fin du mois de janvier 2022, pour dégager une première série de propositions concrètes dans le courant du mois d’avril prochain, ont-ils indiqué à l’issue de la réunion.

La Belgique affiche un taux d’emplois vacants de 4,2%, un des plus élevés de l’Union européenne. En cause, notamment, l’existence d’une série d’emplois dits “en pénurie”, qui ne trouvent pas de candidats pour les exercer. Pour y remédier, les membres de la Conférence interministérielle Emploi, qui se sont réunis aujourd’hui, souhaitent “travailler ensemble avec l’objectif de trouver des idées et des moyens innovants pour y arriver”.

Une plateforme interfédérale va voir le jour

Dans le cadre de l’élaboration du budget 2022, le gouvernement fédéral s’est doté d’un plan de redémarrage et de transition qui intègre des mesures pour lutter contre les métiers en pénurie.

Pour dépasser le cap du catalogue de bonnes intentions, et compte tenu du caractère transversal des compétences en matière d’emploi, il sera également demandé aux administrations compétentes (les services publics de l’emploi aux niveaux fédéral, régionaux et de la Communauté germanophone) d’émettre des recommandations et des propositions concrètes afin de favoriser une lutte plus efficace contre les pénuries.

Une plateforme interfédérale verra donc le jour. Les administrations compétentes en matière d’emploi et de formation qui la composeront seront à même d’évaluer le degré de faisabilité technique des mesures proposées par les gouvernements. Un appel sera également fait à l’expertise des administrations de l’enseignement et de la promotion sociale, lorsque le thème rentrera dans le champ de leurs compétences.

Aborder les débats autour de l’emploi des migrants ou des questions fiscales

La réflexion autour des métiers en pénurie amènera à sortir des sentiers battus en n’excluant pas les débats autour de l’emploi des migrants, les questions fiscales, qui peuvent entrainer des pièges à l’emploi ou encore la problématique de la reconnaissance des diplômes et certifications, ont encore indiqué les ministres de la Conférence Emploi à l’issue de leurs travaux du jour. Pour veiller à la mise en oeuvre des mesures proposées par la plateforme interfédérale, un groupe de travail “politique” prendra le relais pour le suivi des travaux. Composé de différents membres des cabinets des cinq ministres de l’Emploi, ce groupe se réunira régulièrement pour décider des mesures à prendre. Il devra également fixer les priorités des travaux de la plateforme interfédérale et lui adresser des demandes d’avis sur les mesures envisagées. Suivant l’ordre du jour, le groupe de travail peut également inviter d’autres partenaires de discussion, comme la plateforme interministérielle ou les partenaires sociaux.

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