Zoo au canal

Finsta © Ph. Cornet

Le Mima propose une expo collective via le regard de nos amis les bêtes sur la race humaine. Délices d’anthropomorphisme.

“Avec cette expo, le but du jeu est clairement d’écouter ce que nous disent les personnages à poil ou à plumes sur l’humain. Ici, un sourire carnassier croque une critique de la société, là, il exprime notre bestialité. ” Voilà comment les curateurs de ZOO , le duo récurrent du Mima, Raphaël Cruyt et Alice van den Abeele, présentent le travail de 11 artistes internationaux rassemblés en bord de canal jusqu’à la fin de l’été. Ils viennent de différents pays, et sont issus du milieu des galeries, de l’illustration, du skate, du tatouage ou du graffiti. Mais ils ont en commun l’usage plus ou moins intensif de personnages anthropomorphes. Terme remontant aux années 1700, désignant l’application de traits humains – comportements ou morphologies – à des entités qui ne le sont pas. Phénomènes météo, dieux ou bien évidemment, animaux.

Les créations présentées au Mima (Millennium Iconoclast Museum Of Art), forment une faune bigarrée qui rappelle l’univers du 20e siècle : la BD, le graphisme et, de manière générale, l’empreinte de la culture pop, exprimée dans divers domaines allant de la pub aux décors scéniques. Parfois, les expos collectives – au Mima ou ailleurs – souffrent d’un déficit d’unité esthétique ou éthique mais pas ici : notamment via les couleurs flash voire criardes, offrant des bleus ou des rouges dont on ignorait même l’existence. Les personnages en 2D ou 3D y jouent généreusement de déformations physiques que l’on jurerait sorties du bestiaire de Tex Avery. Ce sont la sculpture de grand chien éberlué de Steven Harrington et ses tableaux similaires, la fresque de Pablo Dalas qui mixe race animale et torrent de systèmes digestifs ou encore le temple délirant de Finsta. Toujours dans le décalage, on pointe le travail très particulier de Piet Parra, Néerlandais par ailleurs créateur du logo Mima, dont les personnages et l’humour absurde accordent à son oeuvre un supplément bienvenu d’humanité. Dans la lignée du Mima où le divertissement ne s’éloigne jamais vraiment de la pensée.

“ZOO”, jusqu’au 30 août, www.mimamuseum.eu

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