Veut gagner du terrain sur le marché professionnel

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Depuis plusieurs mois, Telenet perd des abonnés au câble au profit de Proximus et surtout d’Orange Belgium. Pour autant, l’opérateur n’en souffre pas trop. Il s’agit d’une perte de clients limitée. En outre, ceux-ci restent pour la plupart sur son réseau : Orange exploite le réseau câblé de Telenet et le rétribue en échange. La baisse du nombre d’abonnés au câble est par ailleurs compensée par la croissance du segment mobile et la hausse des ventes WIGO (formule all-in pour les familles et entreprises). La baisse du nombre de cartes prépayées s’est interrompue et la migration progressive des clients hébergés sur le réseau d’Orange Belgium vers celui de Base (qui appartient à Telenet) prend moins de temps qu’estimé. Au terme du troisième trimestre de 2017, plus de la moitié des utilisateurs avaient déjà basculé. L’opération devrait être finalisée avant la fin du premier trimestre de l’an prochain, soit neuf mois plus tôt que prévu.

Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a progressé de 3 % en rythme annuel au troisième trimestre, à 646 millions d’euros. Le cash-flow opérationnel ou Ebitda s’est accru de 5 %, à 318,8 millions d’euros. Après neuf mois, le CA (à 1,88 milliard d’euros) et l’Ebitda (à 911 millions d’euros) sont respectivement en hausse de 1 % et de 5 % par rapport à la même période, un an plus tôt. Le revenu moyen par client s’est accru, en rythme annuel, de 4 %, à 55,2 euros. Le segment Telenet Business s’est distingué avec une croissance de 7 %, à près de 34 millions d’euros. Et Telenet entend miser davantage encore sur les services aux entreprises, un marché dont Proximus s’adjuge pour l’heure 70 % des revenus. C’est dans ce cadre qu’il faut considérer l’acquisition de Nextel annoncée en début de mois.

Telenet pronostique pour l’exercice 2017 un CA stable et une croissance de l’Ebitda ajusté d’environ 5 %. Le cash-flow libre, à 208,3 millions d’euros au troisième trimestre, est nettement supérieur aux prévisions. Après neuf mois, il se monte à 345,4 millions d’euros, soit plus d’un doublement en l’espace d’un an. Cela tient non seulement à la hausse de l’Ebitda et à la baisse des charges d’intérêts, mais aussi, en partie, à sa plateforme de vendor financing (financement par le fournisseur) ; depuis l’automne dernier, Telenet bénéficie d’un délai de paiement de 360 jours des fournisseurs d’équipements de télécommunications. Le groupe vend ainsi des produits qu’il n’a pas encore payés. Son cash-flow libre s’en voit, de fait, dopé.

L’objectif d’un cash-flow libre, au terme de 2017, compris entre 350 et 375 millions d’euros sera dès lors atteint sans peine. A la fin du troisième trimestre, la dette nette du groupe avait baissé à 3,1 fois l’Ebitda, ce qui est inférieur à la fourchette de 3,5 à 4,5 visée par la direction. Laquelle optera probablement pour de nouvelles dettes. Certains analystes rêvent à un superdividende, mais il se peut que Telenet affecte ses fonds supplémentaires à des investissements ou acquisitions.

Conclusion

La baisse continue du nombre d’abonnés à la télévision n’avait, jusqu’ici, pas constitué une raison d’acter les bénéfices. A plus de neuf fois le cash-flow opérationnel attendu, Telenet présente une valorisation (très) tendue. Or sa croissance est plutôt modeste. Ces deux éléments nous incitent à la prudence. Le marché s’attend à ce que la direction du groupe charge le bilan de nouvelles dettes l’an prochain, et verse ensuite à nouveau un dividende – c’est encore loin d’être une certitude.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Paru sur initiedelabourse.be le 16 novembre

La direction du groupe chargera probablement le bilan de nouvelles dettes.

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