Vent de fraîcheur au Cercle de Lorraine

© IVAN VERZAR

Nouvel administrateur délégué, Alexandra De Boeck a pour mission de redynamiser le cercle d’affaires bruxellois en l’ouvrant davantage aux jeunes, aux femmes et à la communauté internationale.

Institution bien ancrée dans le monde des affaires bruxellois depuis bientôt 20 ans – il a été fondé en 1998, le Cercle de Lorraine est paradoxalement à la fois connu et méconnu. Idéalement placé en face du palais de justice de Bruxelles, il compte aujourd’hui 1.500 membres et accueille chaque jour activités et événements divers. Il souffre malgré tout d’un déficit de notoriété auprès de la nombreuse communauté internationale que compte Bruxelles ainsi que d’un manque de représentation parmi les jeunes et les femmes. Autant de constatations qui ont amené le conseil d’administration à élaborer une stratégie afin de développer le cercle et l’ouvrir davantage aux jeunes, aux femmes et à la communauté internationale. Et qui de mieux pour mener à bien ces objectifs que le nouvel administrateur délégué, Alexandra De Boeck. Elle a succédé le 2 mai dernier à Godefroid de Woelmont qui avait ramené le calme au sein du cercle bruxellois après la guerre des chefs qui avait émaillé l’été 2015.

Issue de l’événementiel

Diplômée en sciences économiques de l’ULB en 1992, Alexandra De Boeck (47 ans) a débuté sa carrière chez Texaco Belgium où elle s’est d’abord occupée de marketing. ” A l’époque, Texaco disposait d’un réseau bien implanté de stations-services, explique-t-elle. Cela m’a permis de me confronter au terrain et à un milieu d’hommes. C’était une expérience très intéressante. ” Assez rapidement, elle va passer au contrôle de gestion au sein de Texaco Benelux. En 1997, pour des raisons familiales, elle quitte la Belgique pour l’Espagne. ” Nous sommes restés trois ans à Madrid où est né mon troisième enfant, poursuit-elle. Durant cette période, je n’ai pas travaillé et me suis consacrée à mes enfants. J’ai cependant profité de ce séjour pour apprendre l’espagnol. ” Ajoutant ainsi une quatrième langue au français, néerlandais et anglais qu’elle parle couramment. En 2000, la famille déménage à Paris où Alexandra De Boeck travaille chez Pomona, un groupe agroalimentaire, comme contrôleur de gestion. Fin 2002, retour au pays, où elle reprend ses marques durant quelques mois avant de reprendre le collier en rejoignant D-Side comme directeur financier et administratif.

Elle travaille au sein de D-Side de 2004 à 2017, ajoutant au fil des années des cordes à son arc avec les ressources humaines, la partie légale, le business development, etc. Participant pleinement au développement de la société de communication événementielle, elle devient actionnaire et managing partner du groupe D-Side en 2011. Aujourd’hui, elle en demeure associée et administrateur. C’est en février de cette année que Dirk Gyselinck, président du conseil d’administration du Cercle de Lorraine et membre du comité de direction de Belfius, la contacte pour voir si elle était intéressée pour reprendre la direction générale du cercle. ” Cette proposition est arrivée à un bon moment, confie-t-elle. Tout fonctionnait bien au sein du groupe D-Side et j’étais à la recherche d’un nouveau défi. J’ai rencontré ensuite d’autres administrateurs et après réflexion, j’ai accepté la proposition. ” Après avoir clôturé ses activités chez D-Side, elle prend officiellement ses fonctions début mai.

Triple objectif

” Le premier mois, j’ai rencontré chaque membre du personnel du cercle afin de m’entretenir avec eux par rapport à leurs attentes vis-à-vis du cercle et de moi, précise Alexandra De Boeck. Nous comptons au total 22 collaborateurs qui se répartissent à raison de 10 personnes pour la cuisine et la salle, 10 personnes pour le staff et deux personnes en charge du bâtiment. Ensuite, je me suis attelée à la partie financière et au programme, multipliant les réunions. ” Alexandra De Boeck a défini deux axes prioritaires pour les mois qui viennent. Le premier, aller à la rencontre des membres ; le second, ouvrir le cercle aux jeunes, aux femmes et à la communauté internationale. Le 12 septembre dernier, le cercle a ainsi dévoilé officiellement son programme Young Members, réservé aux moins de 40 ans. Lors de cette soirée de lancement, plus de 275 personnes ont répondu présent et eu l’occasion de se rencontrer. ” L’idée de ce programme est née il y a un an, explique-t-elle. Une cellule de jeunes a alors été formée afin de définir leurs attentes et besoins. L’objectif est de créer une communauté de jeunes, qui sont des membres à part entière. Les jeunes représentent également l’avenir du cercle. Celles et ceux qui composent cette communauté sont les high potentials du BEL 20, les professions libérales et fondateurs de start-up. ”

Deuxième public ciblé, les femmes qui représentent 13 % de l’ensemble des membres. En juin, un groupe de travail d’une petite cinquantaine de femmes s’est penché sur leurs aspirations par rapport au cercle. ” Comme pour les jeunes, intervient Alexandra De Boeck, notre but est d’ouvrir le cercle et de le diversifier, pas de le segmenter en communautés. Mais nous avons remarqué que les femmes sont, par exemple, plus intéressées par certains sujets comme la santé ainsi que par certains orateurs. En outre, la majorité des événements que nous organisons se déroule sur le temps de midi et un nombre important de femmes souhaite davantage de rencontres soit en afterwork, soit le matin. Une remarque qui ne concerne pas que les femmes d’ailleurs. L’idée est vraiment de créer une communauté, Women@Lorraine, où les femmes puissent se rencontrer et apprendre à se connaître de manière formelle et informelle. ”

Dimension internationale

Troisième public : la communauté internationale. Le Cercle de Lorraine a déjà noué quelques partenariats notamment avec la British Chamber of Commerce ou la Chambre Française de Commerce et d’Industrie de Belgique mais souhaite élargir son audience internationale tant au niveau de ses membres que des intervenants pour les conférences qu’il organise. ” La communauté internationale n’est pas assez représentée, confirme l’administrateur délégué. Je vais dans les semaines qui viennent approcher d’autres chambres de commerce afin d’ouvrir le cercle à d’autres pays et d’autres cultures. Nous accueillerons prochainement l’ambassadeur d’Inde, par exemple. Par ailleurs, nous souhaitons également que davantage de néerlandophones nous rejoignent. Actuellement, ils représentent 30 % de nos membres. ” Si Alexandra De Boeck et son équipe entendent bien donner davantage de visibilité au Cercle de Lorraine auprès de la communauté internationale présente à Bruxelles ainsi qu’aux néerlandophones, figure également parmi leurs objectifs la volonté de présenter de manière plus générale les potentialités qu’offre le cercle comme lieu événementiel.

” En la matière, nous souffrons d’un réel déficit de notoriété, reconnaît-elle. A côté des divers événements que nous organisons comme les déjeuners-rencontres, les déjeuners-conférence, les déjeuners thématiques (littéraires, politiques, financiers, immobiliers, etc.), nous avons pour objectif de développer la partie événementielle pour le compte de tiers. Nos membres savent qu’ils peuvent organiser des événements privés au Cercle de Lorraine mais les non-membres le peuvent également. Nous pouvons proposer des salles qui peuvent recevoir de 200 à 500 personnes et qui sont disponibles pour tout type de manifestation. ” Avec Alexandra De Boeck, le Cercle de Lorraine dispose de la personne ad hoc en la matière. Elle a d’ailleurs fait référencer le cercle comme lieu d’événements sur diverses plateformes spécialisées. Last but not least, un nouveau site internet va être lancé dans les jours qui viennent et dynamiser un cercle d’affaires sur lequel souffle un nouveau vent de fraîcheur.

Guy Van den Noortgate

” L’idée est de créer une communauté, Women@Lorraine, où les femmes puissent se rencontrer et apprendre à se connaître de manière formelle et informelle. ”

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