Un parfum aux notes de cuir

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Le nouveau créateur Mike Meys lance Hard’Heure, une fragrance composée avec le parfumeur namurois Romain Pantoustier. Un produit qu’il veut artisanal et destiné à un public de niche.

“Après 28 ans à travailler pour les autres, il était temps de le faire pour moi “, sourit Mike Meys, à l’entame de la présentation de son nouveau parfum. L’ancien styliste a à coeur de fournir un projet bien ficelé, travaillé dans les moindres détails. L’indépendant a planché durant trois ans sur son produit artisanal haut de gamme baptisé Hard’Heure. Une première étape qui devrait conduire ensuite au lancement d’une gamme de maroquinerie masculine, qui sera suivie par une ligne de vêtements.

Pour lancer sa marque de parfumerie, Mike Meys a puisé dans ses économies. Un premier capital de 10.000 euros a été dégagé afin de financer la recherche du goût et du visuel, mais aussi afin de développer un premier business plan. Pour s’assurer un accompagnement, Mike Meys s’est appuyé sur la couveuse wallonne d’entreprises Azimut. A côté des bénéfices engrangés par la vente de ce premier produit, Mike Meys compte lancer une opération de crowdfunding pour financer la deuxième étape de son projet entrepreneurial.

Un nez bien rodé

Il s’agit d’une première dans le parfum pour Mike Meys, auparavant styliste chez Mugler puis responsable visuel pour Esprit. Il s’est associé à Romain Pantoustier, l’un des rares ” nez ” de notre plat pays. Ce dernier est chargé de transformer un story-board et des matières en une senteur. Après neuf mois d’essai, le créateur et son nez parviennent à un accord qui représente les trois axes de son parfum : ” En note de tête, j’ai cherché la phase de séduction avec une identité masculine, mais pas les odeurs sportives que l’on trouve habituellement. En coeur, un goût très animal qui rappel l’acte amoureux, avec des saveurs de cuir, d’ambre et de musc. Enfin, une note de fond boisée, pour évoquer la sérénité “, développe-t-il. Un univers équivoque, basé sur la sensualité, que l’on retrouve dans le titre : ” Hard’Heure renvoie à l’ardeur, le désir amoureux en ancien français. En français d’aujourd’hui, cela a une connotation plus sexuelle “, sourit-il, avant de nous dévoiler le packaging en forme de harnais, un rien provocateur. ” On peut enlever le cuir autour de la bouteille si l’on désire un design plus classique “, rassure-t-il.

Un parfum aux notes de cuir

L’artisanat de niche

L’entrepreneur vise avant tout un marché de niche, ciblé via le réseau de distribution. Si Hard’Heure est disponible sur la boutique internet, on pourra également se procurer la fragrance dans les boutiques de luxe à travers le monde, dont deux en Belgique (Bruxelles et Anvers). ” Je viens du luxe, souligne Mike Meys. Je veux qu’on retrouve l’idée d’artisanat dans mes produits. Par exemple, un tiers du budget est consacré aux matières qui sont ici toutes naturelles. Nous avons uniquement synthétisé le musc car il s’agit d’un produit d’origine animale. Pour les parfums de masse, les matières représentent à peine 2% du prix d’une bouteille. ”

Cette volonté d’excellence a un prix. Comptez 219 euros pour un flacon de 100 ml, 259 euros avec le packaging en cuir.

Les délais de livraison s’inscrivent à rebours de l’offre habituelle : pour les commandes sur Internet, comptez huit semaines. En cause, la difficulté de préparer à l’avance un produit qui évolue avec le temps : ” Les parfums artisanaux ont une autonomie de deux ans, explique le créateur. Ce qui veut dire que l’on ne peut garantir son odeur et son évolution que durant ce laps de temps “. Une contrainte qui va conditionner la production et l’approvisionnement des flacons destinés aux boutiques, où une réserve est nécessaire pour les magasins. ” On compte en distribuer un nombre fini par trimestre, précise l’entrepreneur. Une fois le stock épuisé, la nouvelle livraison devra attendre la saison suivante. ”

259 euros

Prix du flacon de 100 ml avec packaging en cuir.

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