Un marché postal capricieux

© bi

La combinaison dangereuse d’un essoufflement du marché postal néerlandais et de mesures, prises par l’organe de surveillance, qui contribuent à aiguiser la concurrence, avait occasionné une chute de 20 % de l’action PostNL au lendemain de l’annonce des résultats du deuxième trimestre. Cette fois, la société postale néerlandaise est parvenue à s’en tenir à ses prévisions, certes précédemment ajustées, grâce à un très correct troisième trimestre.

Au terme de l’année, le groupe devrait dès lors avoir dégagé un bénéfice opérationnel sous-jacent (avant révision des engagements de pension) d’un peu plus de 220 millions d’euros. Ce bénéfice doit se hisser à 310-380 millions d’euros d’ici 2020. PostNL a toujours l’intention d’accroître le dividende proportionnellement aux résultats. Concrètement, l’entreprise espère verser 75 % du résultat opérationnel sous-jacent sous la forme d’un dividende. Au premier semestre de 2017, elle a payé un acompte sur dividende de 0,06 euro par action, soit un tiers de 75 % du bénéfice opérationnel sous-jacent. Pour l’ensemble de l’année 2017, un dividende de 0,18 euro par action est dès lors possible, ce qui porterait le rendement du dividende à 5 %.

A l’instar de la plupart des sociétés du secteur, PostNL s’astreint à compenser le repli du marché postal traditionnel par la croissance du segment des colis, des mesures d’économie et des acquisitions. Le défi est de taille, particulièrement pour PostNL. Aux Pays-Bas, le repli du trafic postal atteint en effet environ 10 % sur une base annuelle et le marché devrait reculer de 30 % encore d’ici 2020. PostNL est du reste confrontée à une concurrence grandissante, organisée notamment par un organe de contrôle extrêmement sévère. PostNL s’insurge d’ailleurs contre cette politique, qu’il accuse de ne pas tenir compte de la tendance baissière du trafic et de compromettre le caractère durable d’un réseau postal performant. Elle ajoute que ces conditions rendent inévitable un mouvement de consolidation – pour mémoire, l’entreprise s’était farouchement opposée à l’offre de reprise de bpost.

Malgré le recul du trafic, l’activité postale traditionnelle de PostNL a dégagé un surcroît de deux millions d’euros de cash-flow opérationnel au troisième trimestre, grâce aux revenus de la vente de bâtiments mais aussi à des mesures visant à améliorer l’efficacité, qui ont rapporté 16 millions d’euros. Les économies de coûts constituent l’arme la plus efficace du groupe pour préserver la rentabilité. Au troisième trimestre, l’entreprise a livré 23 % de colis supplémentaires. Les colis ont ainsi contribué à concurrence de cinq millions d’euros à la hausse du bénéfice opérationnel. Sur l’ensemble de l’exercice 2017, PostNL entend générer 106 millions d’euros de bénéfice opérationnel sur les colis et 160 millions sur la livraison de courrier. D’ici quelques années, le groupe gagnera davantage sur les colis que sur le courrier. Quant aux activités internationales, qui génèrent sur une base annuelle un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros, mais aucun bénéfice, elles ne laissent pas d’inquiéter.

Conclusion

Grâce aux colis et à ses mesures d’économie, PostNL atténue les effets du repli du marché postal néerlandais et de la concurrence croissante. Le profil de risque de PostNL est compensé par sa valorisation intéressante, à neuf fois le bénéfice attendu cette année. Le marché accorde manifestement peu de valeur à la promesse du groupe d’accroître son bénéfice à l’horizon 2020. Nous réitérons notre conseil d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Paru sur l’initiedelabourse.be le 13 novembre

Le bénéfice opérationnel doit se hisser à 310-380 millions d’euros d’ici 2020.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content