Un joyeux café de nuit

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Pour y retrouver le véritable Pigalle underground, dans les années 1980, il fallait monter les marches raides du New Moon, qu’avait gravies en son temps Edith Piaf. Antoine la Rocca, dit la Scoumoune, un fameux bandit corse, les gravit pour une dernière fois, quand il est frappé par sept balles vengeresses. Pour éviter l’esclandre, le patron de l’établissement demande à ses employés de descendre le blessé sur le trottoir ! Ce n’est qu’une des anecdotes contées par David Dufresne, débarqué en 1986 à Paris et tombé amoureux de ce cabaret qui, avec ses 106 m2, est devenu ” le plus petit des grands clubs rock ” de la capitale, dans lequel La Mano Negra, les Wampas et bien d’autres ont fait leurs premières armes. Dans ce livre où la musique le dispute aux affaires de police, l’auteur évoque un paradis perdu peuplé de personnages étranges. Par exemple, Hélène Martini, une ancienne danseuse nue qui, ayant gagné au Lotto, devient, avec 17 établissements, une impératrice des nuits que même les plus grands caïds respectaient. Châtelaine nonagénaire, elle nous a quittés en août dernier, 13 ans après son New Moon, livré aux bulldozers en 2004.

David Dufresne, New Moon, café de nuit joyeux, Editions du Seuil, 364 pages, 20 euros

Par Guillaume Capron

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