Un endettement inquiétant

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L’action de l’entreprise d’exploitation minière belge Nyrstar a de nouveau perdu 10 % après un rapport annuel décevant. Malgré une hausse moyenne du prix du zinc de 9 % en 2016, à 2095 dollars la tonne, le groupe n’a pu éviter une perte nette de 414 millions d’euros. Nettement plus lourde que prévu, elle est la conséquence de réductions de valeur supplémentaires dans le segment Exploitation minière, pour un total de 266 millions d’euros. La moitié d’entre elles ont été actées sur des mines que Nyrstar détient encore (valeur comptable résiduelle : 238 millions d’euros), l’autre moitié sur des mines vendues entre-temps (El Toqui et El Mochito) ou pour lesquelles un contrat de vente a été signé (Coricancha et Contonga).

En raison d’une série d’interruptions (surtout au troisième trimestre), la production de zinc métal dans le segment Traitement des métaux a reculé de 9 % à 1,02 million de tonnes (1,12 million de tonnes en 2015). Le quatrième trimestre a été meilleur, même si la production (263.000 tonnes) est restée 6 % sous le niveau du dernier trimestre 2015 (280.000 tonnes). Combiné à une baisse de 17 % des frais de traitement, le recul de la production dans ce segment a entraîné une contraction des cash-flows opérationnels récurrents (REBITDA) de 336 millions d’euros en 2015 à 222 millions d’euros (-34 %). Ce qui est encourageant, c’est que le directeur Hilmar Rode, spécialisé dans le traitement des métaux, et le directeur opérationnel Frank Rittner, un spécialiste de l’excellence opérationnelle, estiment nombreuses les possibilités d’améliorer l’efficacité opérationnelle dans ce segment. Le REBITDA de l’Exploitation minière a lui rebondi de -31 millions d’euros en 2015 à 6 millions d’euros. Comme la hausse de cours du zinc, ce redressement donne à Nyrstar un peu de répit pour réaliser la vente de ses cinq mines restantes.

En dépit de l’augmentation de capital de 262 millions d’euros, la dette nette de 84 millions d’euros s’est creusée à 865 millions d’euros du fait de la baisse de la rentabilité (-193 millions d’euros) et de la nette hausse du fonds de roulement (+223 millions d’euros). Si l’on y inclut les contrats de livraison de zinc (170 millions d’euros) et les obligations perpétuelles émises pour le redéveloppement de Port Pirie (132 millions d’euros), la dette nette atteint même 1,16 milliard d’euros (+226 millions d’euros), soit six fois le REBITDA ! Le report récemment annoncé du démarrage de cette unité, avec un surcoût de 60 millions d’euros à la clé, est donc particulièrement malvenu. Le surcroît d’EBITDA attendu à vitesse de croisière passe certes de 80 à 130 millions d’euros (à partir de 2020), mais la première contribution espérée (40 millions d’euros) de cet actif n’interviendra qu’en 2018. Les analystes tablent en moyenne sur un REBITDA de 324 millions d’euros en 2017.

Conclusion

Compte tenu de la lenteur du processus de vente dans la division minière, du report de la mise en service de Port Pirie et du surcoût attendu, et surtout de l’alourdissement énorme de la dette de Nyrstar, nous ne pouvons que réduire le conseil. L’entreprise n’a pas encore suffisamment profité de la hausse du cours du zinc. Elle recèle toujours un potentiel à moyen terme, mais on attend, et c’est indispensable, du nouveau duo aux commandes du groupe qu’il en assure la viabilité sur du long terme.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

Paru sur initiedelabourse.bele 24 février

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