Tu aimeras ce que tu as tué

© PG

Chicoutimi, Québec. Un petit garçon au prénom étrange, Faldistoire, a des rêves d’apocalypse qui ne vont que croissant. C’est que la mort et la violence sont omniprésentes dans son district paumé recouvert de neige. Pourtant, “c’est beau Chicoutimi, c’est plein de tessons de bouteilles et de rivières partout”. La destruction commence par la petite Sylvie qui meurt déchiquetée par les rouages d’une déneigeuse. Et le glauque, dans une forme de misère absurde, ne cessera de se mêler aux drames dans une langue brutale et affûtée, infiniment poétique, mêlant les expres-sions d’enfant aux mots québécois qui sonnent comme des ovnis à nos oreilles. A Chicoutimi, les fantômes sont des vivants, et inversement. Satire de l’hypocrisie rurale, de son homophobie et de ses silences incestueux, Tu aimeras ce que tu as tué (quel titre magnifique) n’épargne personne. Ce livre beau et dérangeant fut le premier publié en 2017 au Québec par Kevin Lambert, un auteur dont on suivra attentivement le parcours, mais il est le deuxième à être adapté pour les lecteurs européens.

K. Lambert, Tu aimeras ce que tu as tué, éd. Le Nouvel Attila, 204 pages, 18 euros.

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