Trop peu d’éléments positifs

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L’action de l’opérateur belge des télécoms a reculé de 5 % en réaction à la publication de ses résultats trimestriels. Proximus avait pourtant tiré profit quelques jours plus tôt de l’abaissement annoncé de l’impôt des sociétés. L’impact précis dépendra de plusieurs détails techniques mais Proximus prévoit que le taux d’imposition moyen baissera à partir de 2018 à 27,5 – 28 %, contre un peu plus de 30 % aujourd’hui. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a fondu au deuxième trimestre de 2,9 %, à 1,42 milliard d’euros. Ce repli plus sensible que prévu est imputable essentiellement à la filiale internationale BICS, qui a vu son CA reculer de 12,9 %. BICS, qui représente 22 % du CA du groupe, est un ” carrier ” : elle achemine les communications à l’international et gère le trafic de données d’autres opérateurs, en échange de quoi elle perçoit des commissions. Mais les marges sont très faibles sur cette activité. En outre, BICS est affectée par le dollar bon marché. Grâce à la reprise de TeleSign et Davinsi Labs en début d’année, Proximus entend ajouter de la valeur à l’activité BICS en misant sur la cybersécurité et la protection des données en ligne. Le CA belge reste quasi inchangé (+0,3 %), à 1,11 milliard d’euros, ce qui est en ligne avec les prévisions. La prestation meilleure que prévu du pôle Consommateurs a été compensée par l’évolution légèrement décevante du CA dans la division Entreprises. Les marges de cette dernière sont sous pression du fait de la concurrence. Dans le pôle Consommateurs, la filiale à faibles coûts Scarlet évolue toujours positivement.

Contrairement à Telenet, Proximus ne souffre pas de la concurrence d’Orange Belgium pour les services à large bande. Le groupe a accueilli au deuxième trimestre 17.000 clients supplémentaires pour la télévision. Chez Scarlet, l’an dernier, les frais de roaming (appels à l’étranger) ont déjà été supprimés, ce qui permet à Proximus d’avoir désormais une vue claire sur l’impact de cette mesure sur l’ensemble du groupe. La suppression des revenus du roaming pèsera cette année à hauteur de 61 millions d’euros sur le CA et le bénéfice opérationnel (EBITDA). L’EBITDA belge (hors BICS) a cependant progressé de 1 %, à 430 millions d’euros ; en considérant BICS, il s’élève au niveau du groupe à 464 millions d’euros, 0,4 % de plus que l’an dernier.

Proximus table pour l’exercice entier sur un CA stable et une légère augmentation de l’EBITDA au niveau du groupe. Le cash-flow libre a stagné au deuxième trimestre à 39 millions d’euros, ce qui porte le total du premier semestre à 212 millions d’euros. L’ensemble des dividendes (Proximus et les entreprises associées) payés a totalisé 358 millions d’euros, dépassant le cash-flow libre. La dette nette s’est ainsi alourdie à 2 milliards d’euros, contre 1,86 milliard d’euros fin 2016. Ce chiffre correspond à environ 1,1 fois l’EBITDA escompté pour cet exercice.

Conclusion

Le rapport trimestriel comprenait peu d’éléments positifs. Le CA inférieur aux prévisions a été utilisé comme alibi par les actionnaires pour acter quelques bénéfices après la hausse de cours des derniers mois. Les prévisions annuelles restent inchangées et la valorisation est en ligne avec celle du secteur. Nous abaissons le conseil à ” conserver “.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.be le 4 août

La filiale BICS est à l’origine de la baisse du CA du groupe.

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