Trois Gazelles épinglées

DIMITRI DELCOURT (Braserie du Bocq)

Cette année, outre les trois Gazelles ambassadrices, nous mettons également à l’honneur dans chaque catégorie une Gazelle qui témoigne du dynamisme et de la diversité de sa province. Pour la province de Namur, nous avons sélectionné Brasserie du Bocq (grande), Meuse et Sambre (moyenne) et Dcoup Laser (petite).

Brasserie du Bocq

Implantée depuis 1858 à Purnode, la Brasserie du Bocq est notamment célèbre pour la Gauloise et la Blanche de Namur, élue meilleure blanche à de nombreuses reprises.

C’est au milieu du 19e siècle qu’un fermier, Martin Belot, décide d’ajouter à ses activités celle de brasseur. Comme nombre de paysans à l’époque, il profite de l’hiver pour brasser des bières de saison qui étancheront la soif des ouvriers agricoles l’été venu. Au début du 20e siècle, il lance la Gauloise. Il y a une dizaine d’années, la famille Belot commence à céder progressivement les rênes à la famille Keersmaekers qui produit la Corsendonk à la Brasserie du Bocq depuis plus de 30 ans et qui est désormais seule propriétaire de l’entreprise. ” A une époque, nous brassions beaucoup pour le compte de tiers, explique Dimitri Delcourt, administrateur délégué de la Brasserie du Bocq. Aujourd’hui, la proportion s’établit à 70% de marques propres et/ou de groupes et 30% de bières à façon. ”

Nous avons plus que doublé notre production entre 2006 et 2018. ” DIMITRI DELCOURT (Braserie du Bocq)

Parmi les marques propres figurent la Gauloise mais aussi la Blanche de Namur qui a constitué ces dernières années un des moteurs de croissance de la brasserie condruzienne. ” La Blanche de Namur, que nous avons lancée en 1988, a été élue meilleure bière blanche au monde en 2009, en 2013 et en 2014, enchaîne Dimitri Delcourt. Grâce à cette reconnaissance de la qualité de notre produit, nous avons bénéficié d’une belle publicité et d’une notoriété accrue au niveau international. C’est ainsi que la Blanche de Namur est devenue notre première bière à l’export avec comme marchés la France et l’Italie qui se placent même devant la Belgique en volumes commercialisés. Mais on la trouve aussi en Russie et en Ukraine, où elle rencontre un beau succès. ”

GRÉGOIRE DE THEUX (Meuse et Sambre)
GRÉGOIRE DE THEUX (Meuse et Sambre)

La Brasserie du Bocq a brassé l’année dernière quelque 114.000 hectolitres, soit plus du double de 2006 (55.000). Elle réalise un chiffre d’affaires de presque 15 millions d’euros, emploie 47 personnes et exporte 70% de ses bières. Ses deux produits phares sont la Blanche de Namur et la Corsendonk mais la gamme de ses bières comprend également les Gauloises blonde, brune, double 6, ambrée, fruits rouges, triple blonde 10 et Christmas, la Triple Moine, la Deugniet, la Redbock sans oublier la saison 1858, et la petite dernière : la Tête de Mort.

Meuse et Sambre

Dernier chantier naval à faire de la construction neuve en Belgique, Meuse et Sambre est spécialisé dans la fabrication de bateaux sur mesure et destinés au transport fluvial de personnes ou de marchandises.

Fondée en 1906 à Beez-les-Namur, Meuse et Sambre a démarré ses activités par la construction et l’entretien de péniches. Un siècle plus tard, l’entreprise namuroise est le dernier chantier naval en activité en Belgique qui construise des bateaux fluviaux. ” Nous sommes les derniers à faire de la construction neuve, précise Grégoire de Theux. Il existe encore des sociétés qui effectuent des réparations et des entretiens. Ce que nous faisons également. Si nous existons encore, c’est, entre autres, grâce à la Région wallonne qui a toujours soutenu la construction navale. ” Outre le site historique de Beez, Meuse et Sambre a acquis successivement les chantiers navals de Monsin à Liège en 1991, de Namêche à Seilles et Vankerkoven à Pont-de-Loup.

Nous travaillons sur des projets assez personnalisés où les compétences techniques de nos équipes apportent une réelle valeur ajoutée. ” GRÉGOIRE DE THEUX (Meuse et Sambre)

Les bateaux que construit Meuse et Sambre affichent de belles dimensions avec au maximum 110 m de longueur, 12,50 m de largeur, 3 m de tirant d’eau et 6,50 m de tirant d’air. Le créneau dans lequel est actif le chantier est la conception et la fabrication de bateaux sur mesure et destinés au tourisme fluvial ou au transport de marchandises. ” Nous travaillons sur des projets assez personnalisés où les compétences techniques de nos équipes apportent une réelle valeur ajoutée, poursuit le directeur général. Nous réalisons, par exemple, des bateaux restaurants et bateaux hôtels. Nos clients sont des croisiéristes qui se développent dans ce mode de tourisme qui remporte de plus en plus de succès. ”

FRÉDÉRIC DEMARCHE (Dcoup Laser)
FRÉDÉRIC DEMARCHE (Dcoup Laser)

Outre les bateaux de plaisance, Meuse et Sambre construit également des bateaux spéciaux et effectue aussi régulièrement des transformations de bateaux. Le chantier participe à l’appel d’offres concernant le marché de nouveaux chasseurs de mines belges et néerlandais. Si son marché est essentiellement européen, il lui arrive encore de quitter le Vieux Continent, comme avec une barge pétrolière qu’elle a réalisée pour un client au Congo. Meuse et Sambre emploie plus d’une cinquantaine de personnes et a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de plus de 7 millions d’euros.

Dcoup Laser

Dotée d’un impressionnant parc de machines, Dcoup Laser a connu une forte croissance ces dernières années et ambitionne de dupliquer son succès au grand-duché de Luxembourg.

C’est à Florennes qu’a été fondée Dcoup Laser en novembre 2010 par Frédéric Demarche. A ses côtés, on retrouve son frère Cédric et leur mère Christine Berthe. Dcoup Laser prend place au sein d’un groupe familial comptant plusieurs entreprises et se singularise par son parc de machines. ” Nous découpions déjà de l’acier, explique Christine Berthe, CFO. Avec une machine à jet d’eau à 4.000 bars. En 2010, nous avons fait l’acquisition d’une première machine de découpe laser Trumpf. En avril 2011, le premier ouvrier qui est aujourd’hui chef d’atelier a été engagé. Ensuite, une plieuse s’est ajoutée et un nouveau laser. ” Tant et si bien que l’entreprise compte aujourd’hui une quarantaine de collaborateurs qui travaillent en deux pauses. Et vu le volume de travail, il n’est pas exclu qu’elle passe bientôt en trois pauses.

Les clients viennent chez nous car ils peuvent bénéficier d’un service complet et rapide. ” FRÉDÉRIC DEMARCHE (Dcoup Laser)

Le développement de Dcoup Laser a été particulièrement rapide, comme en témoigne l’évolution de sa marge brute qui a quadruplé de 2013 à 2017, passant de 410.000 à 1,6 million d’euros. Une croissance qui lui vaut de terminer sur le podium des petites Gazelles namuroises. ” Les clients viennent chez nous car ils peuvent bénéficier d’un service complet et rapide, souligne Frédéric Demarche, administrateur délégué. Nous disposons en interne d’un bureau d’études et nous pouvons, outre les découpes, assurer du pliage, de la soudure et de l’usinage. Une grande partie de ces opérations étant automatisée, ce qui nous permet de travailler de grands volumes. ”

Les clients de Dcoup Laser se recrutent dans toute la Belgique mais également dans les pays limitrophes. L’entreprise dispose d’un bâtiment de 3.400 m2 sur deux étages qui va bientôt être trop petit. C’est pourquoi, la société florennoise envisage de dupliquer prochainement son atelier au grand-duché de Luxembourg afin d’offrir une palette de services similaires et de développer de nouveaux marchés et ainsi continuer à croître dans les années qui viennent.

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