Sprint de croissance

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Le groupe agro-industriel anversois avait annoncé en décembre 2016 avoir doublé sa participation dans le groupe de plantations de palmiers et de caoutchoutiers Agro Muko à Sumatra (de 47,3 à 95 %) pour 144,1 millions de dollars. Ce 21 février, il a rapporté un accord de principe pour une deuxième acquisition : une participation de 95 % dans Dendy Marker Indah Lestari (DMIL), un groupe indonésien. Sipef paiera 53,1 millions de dollars pour 6562 hectares de palmiers à huile et une usine de transformation des fruits. Soit 8100 dollars par hectare, c’est-à-dire nettement moins que les 14.500 dollars l’hectare payés pour Agro Muko (pour 9336 hectares supplémentaires). Pour DMIL cependant, Sipef démarrera dans les prochaines années un programme de replantage. Grâce à l’excellente situation des plantations de DMIL (au Sud Sumatra, non loin de ses trois autres concessions dans la région) et à l’usine d’extraction qu’a acquise Sipef pour sa production propre à Musi Rawas (quelque 6100 hectares plantés fin 2016 ; potentiel total de 18.500 hectares), les coûts opérationnels seront raisonnables.

Avec cette double acquisition, ce sont en une fois 15.900 hectares (+28,5 % ; 55.935 hectares fin 2015) supplémentaires que Sipef va pouvoir exploiter. Le groupe atteint ainsi progressivement son objectif d’expansion à 100.000 hectares à l’horizon 2025. Le financement des deux acquisitions pour 197,2 millions de dollars se fera par une émission d’actions pour maximum 97,2 millions de dollars et par un emprunt bancaire de 100 millions de dollars. Si elle est approuvée lors de l’assemblée extraordinaire des actionnaires du 4 avril, l’augmentation de capital – avec droit préférentiel de souscription pour les actionnaires actuels – accroîtra le nombre d’actions en circulation de 17 à 20 % (en fonction du prix d’émission encore à déterminer).

L’action a bien réagi alors qu’elle avait déjà pris de la hauteur à l’annonce de résultats supérieurs aux prévisions. C’est une production d’huile de palme plus importante qu’attendu au quatrième trimestre (+12,3 %, à 86.783 tonnes) qui a permis une hausse de la production annuelle de 2,3 %, à 297.705 tonnes (-1,2 % après neuf mois). Le phénomène climatique El Niño ne l’a donc plus affectée. Notons du reste le net redressement du prix de l’huile de palme au second semestre, consécutif à la baisse des réserves. En conséquence, le prix moyen de l’huile de palme s’est accru à 700 dollars la tonne en 2016, contre 623 dollars la tonne en 2015. Le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 18,2 %, à 267 millions de dollars, tandis que le bénéfice net a augmenté de 113,1 %, à 39,9 millions de dollars. Ce qui permet à Sipef, sur la base du pay-out ratio inchangé de 30 %, de relever le dividende annuel brut de 0,6 euro à 1,25 euro par action (versement début juillet). Le groupe prévoit au second semestre un repli du prix de l’huile de palme (actuellement 749 dollars la tonne) et a déjà vendu 41 % de la production attendue pour 2017 à 788 dollars la tonne.

Conclusion

Nous accueillons à bras ouverts cette double transaction. Depuis début décembre, l’action Sipef a progressé de plus de 20 %. Sur la base des récentes transactions, elle vaut intrinsèquement 80 à 100 euros. Nous avons cependant récemment abaissé le conseil dans la perspective de l’augmentation de capital imminente, que nous devrions en principe suivre.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.bele 22 février

SIPEF ENTEND EXPLOITER 100.000 HECTARES

À L’HORIZON 2025.

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