Quand le régulateur veut réguler

L’IBPT vient de se livrer à une intense analyse du marché des télécoms fixes. La conclusion du gendarme du secteur (et des autres régulateurs que sont le CSA, le VRM et le Medienrat) sonne comme un aveu de faiblesse : ” Les marchés de détail de l’Internet haut débit et de la radiodiffusion télévisuelle demeurent caractérisés par des déficiences concurrentielles. Les objectifs du cadre réglementaire (en particulier assurer un bénéfice maximal pour les utilisateurs en termes de choix, de prix et de qualité) ne sont pas atteints. ” Dans un document touffu de 863 pages, l’IBPT démontre que le marché belge des télécoms fixes (TV, Internet) est caractérisé par un duopole composé de Proximus et des câblos-opérateurs (Telenet, Voo). Une situation archi-connue qui conduit ces acteurs à augmenter régulièrement des prix déjà largement supérieurs à ceux pratiqués chez nos voisins. Pour remédier à cette situation, les régulateurs proposent de… réguler. Avec la volonté d’être plus efficaces. L’ouverture à la concurrence du réseau de Proximus est en effet un échec : quasiment tous les opérateurs alternatifs sur l’Internet ont disparu et aucune offre alternative sur la TV n’a tenu le coup. L’ouverture du réseau des câblos à la concurrence vient de déboucher sur une première (petite) brèche avec Orange TV et ses 50.000 abonnés. La suite ? L’IBPT propose d’ouvrir le réseau en fibre optique de Proximus à la concurrence. Par exemple en prévoyant des fibres ou des gaines surnuméraires pour les opérateurs alternatifs. Pourquoi pas, mais il faudra agir vite : le déploiement de ce nouveau réseau a déjà débuté.

G. Q.

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