Pierre Alechinsky s’expose à La Louvière

© PG

Depuis toujours, l’artiste belge chine des documents en tous genres sur lesquels il pose sa marque artistique.

Historiquement, le nom donné à l’expo qui se tient au Centre de la gravure et de l’Image imprimée, Les palimpsestes, désigne des manuscrits réutilisant un parchemin. Terme usité au Moyen Age lorsque les copistes recyclent leur matière première – le support à l’écriture – pour de simples raisons économiques. Ce n’est pas tout à fait l’option de Pierre Alechinsky, sans nul doute le plus fameux belge pictural en activité. Depuis plus d’un demi-siècle, celui qui devient célèbre par son association au mouvement Cobra, n’a cessé d’écumer puces, greniers et fonds d’archives pour y débusquer des lettres manuscrites, du papier à entête commercial, des cartes de géographie ou postales. Des supports dont il va se servir comme s’il s’agissait de toiles prêtes à cueillir son travail mixant graphisme, typographie et signalétique personnelle. A la manière d’un graffeur libertaire qui, plutôt qu’être imprégné de hip hop, serait imbibé de l’histoire en mouvement de la peinture. Il en résulte des oeuvres à plusieurs niveaux de lecture : parfois, Alechinsky se contente d’ornementer l’original qui reste lisible, parfois, il pirate intégralement le document de base via ses propres hiéroglyphes. Le lexique de ce qui est à la fois un détournement et une recréation proposé au musée de La Louvière- qui l’avait déjà invité en 2000 – est ample : plus de 300 peintures, dessins, estampes et livres dans ce qui est aussi une symphonie magistrale de la chose imprimée. Imaginez Gutenberg pris dans une vertigineuse juxtaposition quasi psychédélique et vous ne serez pas loin de la teneur de l’événement, en tout point exceptionnel.

Pierre Alechinsky : Les palimpsestes du 3 juin au 5 novembre au Centre de la gravure et de l’image imprimée à La Louvière, www.centredelagravure.be

Par Philippe Cornet

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