Pas encore de cannibalisme

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Une voiture électrique ou un bon vieux moteur diesel ? Pour Umicore, cela ne fait aucune différence. Tant les matériaux cathodiques pour batteries de voitures électriques que les pots catalytiques pour véhicules diesel constituent des pôles de croissance importants pour le producteur de matériaux. Une stratégie qui s’apparente au cannibalisme, puisqu’on s’attend à ce que le moteur électrique prenne de plus en plus la place des moteurs à combustion, avec le moteur diesel comme principale victime. Mais selon l’entreprise, la part des véhicules électriques n’atteindra pas encore 50 % du parc automobile en 2025. Elle voit la demande de pots catalytiques augmenter pendant encore au moins 10 ans. En juin, Umicore a racheté la division Pots catalytiques du groupe danois Haldor Topsoe pour 120 millions d’euros. Cette acquisition lui donne également accès aux marchés des applications stationnaires, comme le traitement des émissions des centrales électriques.

Mais c’est surtout la voiture électrique qui est à l’origine de la hausse de l’action Umicore de ces derniers mois. Depuis que le groupe a dévoilé ses projets d’investissements massifs dans des capacités de production supplémentaires de matériaux cathodiques, l’action a presque doublé de valeur. Sur la période 2015-2019, Umicore aura investi 460 millions d’euros dans une multiplication par six de sa capacité de production. La demande globale de véhicules électriques s’accroît de 40 % par an, et la plupart des constructeurs automobiles misent sur des batteries lithium-ion qui font appel aux matériaux cathodiques d’Umicore. La demande de matériaux pour appareils électriques reste également en forte hausse. Et cela se voit dans les résultats de la division Matériaux pour batteries d’Umicore : son bénéfice récurrent (REBIT) a gagné 66 %, à 61,2 millions d’euros, au cours du premier semestre, grâce à une augmentation du chiffre d’affaires et des marges. Umicore souligne également que la véritable accélération de la croissance n’interviendra qu’en 2020, quand les nouvelles capacités de production tourneront à plein régime et les matériaux des premières batteries devront être recyclés.

Sur les six premiers mois, la division Recyclage a enregistré une augmentation du bénéfice de 19 % grâce à une hausse des volumes et des prix des métaux. L’extension du site de Hoboken permet d’accroître les volumes. Avec un rendement de 29,3 % sur le capital investi, cette division est la plus rentable d’Umicore. La division Pots catalytiques reste également très performante, surtout grâce aux pots pour véhicules diesel lourds. De plus en plus de fabricants de véhicules font appel aux appareils d’Umicore pour satisfaire aux normes d’émissions plus strictes. Au vu des excellentes performances des trois divisions, le groupe a revu légèrement à la hausse les perspectives de REBIT pour l’ensemble de l’année, à près de 400 millions d’euros.

Conclusion

La percée de la voiture électrique a permis l’envolée du cours d’Umicore. Les investisseurs paient désormais 25 fois le bénéfice attendu pour cette année. La valeur de l’entreprise atteint 13 fois le cash-flow opérationnel. Malgré les excellentes perspectives de croissance, cette valorisation ne laisse guère de marge en cas de contrecoup ou de déception. Le conseil reste ” conserver “.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Paru sur initiedelabourse.be le 11 août

D’ici 2019, Umicore aura sextuplé sa capacité de production de matériaux cathodiques.

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