Océan Noir

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On peut douter de l’utilité de prolonger les aventures de héros de BD après la disparition de leur(s) auteur(s). Un trop grand respect, donc une fidélité aveugle, transforme souvent ces projets en échecs. C’est le piège dans lequel n’est pas tombé Bastien Vivès qui nous livre un Corto Maltese que n’aurait pas renié le regretté Hugo Pratt. Océan Noir est d’abord une réussite graphique. Son utilisation du noir et blanc (et gris) et sa manière impressionniste de dessiner font de Vivès un digne héritier du créateur de la série culte. L’histoire, ensuite, fait la différence, nous baladant du Japon au Pérou à la recherche d’un trésor, occasion pour l’éternel pirate de croiser des guerriers écolos, des narcotrafiquants ou des féministes psychédéliques. Cette nouvelle aventure se déroule en 2001, année où les tours jumelles ne seront pas les seules à s’écrouler. Mais si le monde change, les héros demeurent! Et si certains puristes crieront au blasphème, tous les amateurs de belles aventures, notamment éditoriales, seront ravis.

Hugo Pratt, Martin Quehenen et Bastien Vivès, Corto Maltese: Océan noir, Casterman, 168 pages, 22 euros.

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