“Nous allons travailler en amont avec les entreprises de la Défense”

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Le gouvernement fédéral a validé la vision stratégique de la Défense, avec une hausse progressive des budgets jusqu’en 2030. L’effort cumulé dépassera les 10 milliards d’euros.

1. Quelles garanties pouvez-vous offrir aux entreprises quant aux retombées économiques de la hausse des investissements annoncée dans votre département?

Nous allons injecter des moyens pour donner plus d’envergure aux collaborations entre la Défense et le monde économique sur des projets de recherche. Cela doit aider à maximiser les retombées de nos investissements. Nous allons agir beaucoup plus en amont avec les entreprises. Elles seront partenaires dès le développement d’un nouveau programme et seront ainsi très concurrentielles. Nous avons trop souvent constaté qu’elles étaient simplement appelées pour vendre des pièces une fois que les dossiers étaient bouclés, qu’elles devaient se raccrocher à des programmes élaborés par d’autres.

2. Les très gros marchés d’achat des F-35 ou de nouveaux blindés sont derrière nous. N’arrive-t-on pas un peu tard?

Nous n’allons pas racheter d’autres avions tout de suite mais avec notre budget, nous pourrons lancer de nouveaux programmes très conséquents. Nous prévoyons aussi des financements récurrents pour aider les entreprises belges à participer activement aux programmes européens de grande ampleur pour les technologies du futur. Nous insistons pour renforcer l’Europe de la défense, il est important que nos entreprises soient en capacité de s’inscrire dans ces grands projets d’avenir à l’échelle européenne. En les impliquant en amont, nous mettons tout en place pour que nos entreprises soient choisies demain pour leur expertise et non via des mécanismes de compensation en bout de course. C’est un changement essentiel.

3. Pour les marchés en cours, que répondez-vous aux entreprises qui regrettent le manque de retombées?

Dans ces programmes, nous sommes toujours dépendants et c’est effectivement embêtant. Si nos entreprises pouvaient être à la manoeuvre dès le début, soutenues par le gouvernement et l’armée, nous aurions d’autres retombées. C’est pourquoi nous allons agir plus en amont. Le plan STAR nous donne les moyens d’investir dans la R&D et de travailler en partenariat avec les entreprises dès le développement des programmes et en nous inscrivant dans la durée.

Cela dit, nous ne restons pas inactifs: nous avons déjà débloqué 150 millions d’euros pour soutenir une dizaine d’entreprises belges impliquées dans le programme F-35. Ce soutien public les aide à entrer dans ce processus, à développer une pièce, un composant pour ces avions. Pour le programme CaMo (Capacité Motorisée), il y aura encore des opportunités pour les entreprises belges, notamment dans les contrats de maintenance. Mais encore une fois, c’est le consortium français (Nexter, Thales et Arquus) qui est à la manoeuvre.

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