Malheur aux vaincus

© pg

Dans une ” orgie infernale ” qui dura trois semaines, les Turcs liquident en 1922 à Smyrne, aujourd’hui Izmir, 30.000 Grecs et Arméniens. Jusqu’au Traité de Lausanne signé en 1923, l’Europe de l’après-guerre fut avec plus de 4 millions de victimes ” l’endroit le plus dangereux du monde “, commente l’auteur. La ” paix juste ” voulue par le président Wilson tourne rapidement à la farce avec un principe d’autodétermination réservé aux seuls alliés. La violation de ce principe laisse, par exemple, 13 millions d’Allemands hors du Reich et prive 3 millions de Hongrois de leur ” patrie ” avec pour conséquence logique une montée des nationalismes et des droites. Cet ouvrage rappelle que les questions ” soulevées mais non résolues il y a 100 ans “, poursuivent aujourd’hui leurs ravages dans les terres arabes alors sous domination ottomane, tels l’Egypte, la Syrie ou l’Irak.

Robert Gerwarth, Les vaincus, éditions du Seuil,476 pages, 25 euros.

Par Guillaume Capron

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content