Ma soeur, serial killeuse

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Korede a fort à faire, entre son métier d’infirmière et sa mission secrète : celle de protéger sa soeur Ayoola de son terrible penchant. Particulièrement séduisante, la jeune femme à la fâcheuse manie de tuer ses amants. A Korede de nettoyer le bazar laissé derrière la favorite de leur mère afin de ne pas entacher la réputation familiale. Et surtout de tenir sa langue, devoir difficilement tenable quand Ayoola s’entiche du beau docteur Tade, collègue de l’aînée qui n’a d’yeux que pour ce médecin timide et charmant. Va-t-il connaître le même sort ? L’infirmière souhaite se confier à quelqu’un, seule l’oreille d’un patient dans le coma accueille ses tourments, alors qu’Ayoola poursuit sa vie avec une impressionnante légèreté. Derrière cette façade de thriller, la Nigériane Oyinka Braithwaite signe un premier roman, noir par son détachement vis-à-vis des atrocités qui le fondent et par son humour décapant à la limite de l’immoralité. Les chapitres, courts, à la première personne – voix de Korede -, nous plongent dans cette classe moyenne de Lagos, ville bouillonnante, et captent les déchirements féminins dans une société tiraillée entre modernité et machisme. L’ombre d’un père décédé, qui fut violent et volage, plane au-dessus du trio mère-filles. Un roman riche et mené à vive allure par une plume à suivre.

Oyinkan Braithwaite, ” Ma soeur, serial killeuse “, éditions J’ai lu, 288 pages, 7,20 euros.

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