Les suicidés du bout du monde

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Nous sommes, avec Leila Guerriero, embarqués aux confins de l’Argentine, là où plus grand monde ne va en raison du déclin industriel, dans une petite ville nommée Las Heras. L’attention de la journaliste a été attirée par d’étranges statistiques concernant la localité: plusieurs jeunes gens s’y sont suicidés au début des années 2000, avec des schémas troublants de ressemblance. En 2001, l’Unicef lance un programme pour faire face “au suicide de quinze adolescents et à la mort de sept autres supposément pour les mêmes raisons en l’espace de deux ans”. C’est avec ces informations que Leila Guerriero débarque à Las Heras pour une enquête de terrain dans la grande tradition du journalisme narratif. Mêlant les voix dialoguées des familles endeuillées et des témoins, elle fait parfois surgir la sienne: “Qu’est-ce que je suis venue faire ici. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Ni ce que je cherchais”, confie-t-elle en début d’ouvrage. Mais ce n’est qu’à la toute fin que se dessinent les bribes de réponses d’une quête à la fois intime et politique.

Leila Guerriero, “Les suicidés du bout du monde”, Rivages, 224 pages, 19 euros.

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