Les secrets des beaux parcours

Le 18e trou du Old Course de St.Andrews avec son célèbre petit pont. © PG

La définition exacte du ” beau parcours ” de golf est forcément compliquée. Comme pour un restaurant, les critères de jugement sont souvent subjectifs. Les uns accordent une grande importance à l’aspect scénique, les autres à l’architecture, à l’entretien, voire à l’accueil au Club House. Golfeur connaisseur et passionné, membre au Ravenstein et à St.Andrews et market manager chez Callaway en Belgique, Cédric de Woot donne six pistes à suivre pour une évaluation la plus juste possible.

1. Le design. ” Pour tout golfeur, il est essentiel de se sentir inspiré par les lieux et de ressentir l’envie de jouer. Et c’est tout l’art de l’architecte de créer cette alchimie. Cela se ressent, notamment, au départ de certains trous où, en posant sa balle sur le tee, le joueur ressent déjà une forme de magie. Le trou n°12 d’Augusta – un petit par 3 dont le green est ceinturé par l’eau et les bunkers – est évidemment l’exemple suprême. Même devant sa télé, on éprouve une forme d’émotion. Mais, en Belgique, il y a aussi de nombreux trous emblématiques. Le 3 et le 16 du Zoute, le 14 du Ravenstein sont, à mes yeux, très inspirants. On constate clairement que l’architecte a fait le boulot ! ”

La notion de plaisir est très importante. C’est un peu comme un bon repas.

2. L’environnement. ” C’est le côté carte postale, scénique. Et c’est un élément très important, notamment pour les golfeurs amateurs. On ne parle pas, ici, de paramètres techniques, mais bien d’une émotion visuelle. Il y a des parcours qui fascinent par leur situation ou leur décor. Il y a des trous, balisés par l’océan ou la forêt, qui enchantent rien qu’au premier regard. Je pense, au hasard, au trou n°4 du Château d’Ardenne où le joueur est plongé dans le silence au milieu d’arbres centenaires. Je pense au trou n°18 de Keerbergen où il se retrouve à côté d’un immense lac, un peu comme à Pebble Beach. Le golfeur se sent transporté et est heureux d’avoir fait le voyage. ”

3. L’entretien et l’accueil. ” Ce sont des paramètres qui participent au plaisir d’une partie de golf. Et cela va de la qualité des fairways et des greens à l’accueil au secrétariat et à la cuisine au club-house. C’est un ensemble. Il y a, en Grande- Bretagne, une véritable culture du greenkeeping. Et pas seulement dans les clubs huppés et chers. On peut trouver des gazons manucurés sur des parcours publics à 15 pounds le greenfee. Parallèlement, il y a toute une série de petits détails qui participent à ce sentiment de bonheur golfique : la pyramide de balles au practice, les tees offerts au départ, le vestiaire bien rangé. C’est ce côté ‘ça sent le golf’ qui fait souvent la différence. ”

4. Les endroits mythiques. ” Il y a des golfs légendaires qui font rêver, où le joueur se rend quasiment en pèlerinage. Le Old Course de St.Andrews, berceau du golf, est l’exemple le plus fort. Mais il y en a plein d’autres. Un joueur amateur, peu importe son niveau, est forcement fasciné par un championship course qui a accueilli de grands tournois. Comme les champions, il peut se retrouver au départ du trou n°17 de Valderrama, du trou n°18 du Golf National de Paris, du trou n°17 de Sawgrass. Et il se dit : ‘Moi aussi, je peux le faire ! ‘ Ce sont des moments inoubliables que seul le golf procure. ”

5. La notion de privilège. ” Je pense, bien sûr, à des clubs très fermés, quasiment inaccessibles pour le commun des mortels comme Pine Valley, Cypress Point, Morfontaine. Lorsqu’un joueur franchit les portes de ces endroits, il savoure intensément le moment. Et il a envie de faire honneur au lieu. Mais le privilège n’est pas nécessairement lié à l’exclusivité. Il peut se décliner de mille façons, sur n’importe quel parcours. C’est une question d’état d’esprit. ”

6. L’accompagnement. ” La notion de plaisir est très importante. C’est un peu comme lors d’un bon repas. Il n’y a rien de tel qu’une chouette partie de golf avec trois amis. La qualité du parcours est logiquement très importante. Mais même sur un terrain moyen, on peut passer une fantastique journée lors d’une rencontre en ‘quatre balles’ qui se décide sur le dernier trou. Le golf est aussi – et surtout – un sport convivial où les 18 premiers premiers trous sont un passage obligé vers le 19e ! “

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