Les larmes du Reich

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François Médéline est sans doute, avec Antonin Varenne, l’un des écrivains les plus intéressants du moment, totalement singulier. Alternant politique-fiction à l’image de Tuer Jupiter (2018), qui démarrait le jour de l’arrivée du corps du président Macron au Panthéon, et thriller halluciné et vertigineux à la mode Abel Ferrara le temps de L’Ange rouge (2020), il revient, comme dans La Sacrifiée du Vercors (2021), au roman noir d’après-guerre. Que fait donc cet homme courbé sur le guidon de son vélo Fausto Coppi en ce mercredi 21 mars 1951? On apprend qu’il a un nom: Michel. Et un titre: inspecteur de police. Ledit inspecteur Michel dépose sa bicyclette devant une ferme de la Drôme et découvre les propriétaires, un couple de retraités, sauvagement assassinés. Cerise sur un gâteau déjà rance: Juliette, la gamine de 11 ans, s’est littéralement évaporée. Médéline distille les informations au compte-gouttes dans ce polar bien troussé, émouvant, documenté et qui, en nous conduisant jusqu’à l’horreur pure d’Auschwitz, est aussi et peut-être surtout un grand roman sur la mémoire.

François Médéline, “Les Larmes du Reich”, éditions 10/18, 198 pages.

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