Le Petit Frère

Jean-Louis Tripp, "Le Petit Frère", Casterman, 344 pages, 28 euros. © pg

Gilles avait 11 ans. En 1976, en plein coeur de l’été, il est tué, renversé par une voiture sur une petite route de campagne alors qu’il voulait descendre de la roulotte dans laquelle sa famille passait ses vacances. Il a fallu 45 ans à l’auteur de BD Jean-Louis Tripp pour consacrer un roman graphique à ce drame qui l’a frappé de plein fouet. Gilles était son petit frère. La dernière image qu’il garde de lui est celle de sa main qui lâche la sienne avant d’être happé par le véhicule. Cette image, symbolisant la culpabilité de l’auteur, revient tout au long du récit. Comment dire l’indicible, la perte d’un enfant, la douleur, le vide? Là où les mots sont vains, les dessins de Jean-Louis Tripp prennent le relais. Des planches entières sans un mot pour parler de la sidération, des funérailles, de l’après, du procès et enfin du souvenir. Comment refermer cette plaie béante, combler le vide laissé par l’absent? Même si la démarche de l’auteur est éminemment personnelle, voire privée, ce roman graphique touche à l’universel.

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