Le pape de Wittenberg

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Les Obama assisteront en principe au Kirchentag qui, fin de ce mois, célébrera dans toute l’Allemagne le 500e anniversaire de la réforme protestante. L’histoire commence à Wittenberg, modeste cité du duché de Saxe dans laquelle Martin Luther, un jeune moine écoeuré par le trafic des indulgences (que l’on pouvait même souscrire pour une tierce personne) affiche son opposition sous la forme de 95 propositions. Il veut simplement discuter et débattre mais au lieu de la disputatio proposée, l’Eglise exige une retractatio. Logique. Dans ses propositions, Luther mettait en effet en cause le pouvoir du pape sur les âmes du purgatoire et de l’Eglise sur l’au-delà. Ce sera donc la guerre, explique cette nouvelle biographie qui, basée sur des sources restées inédites, fait découvrir un personnage infiniment plus complexe que le pourfendeur de la papauté ou l’adversaire d’Erasme. Ecrivain prolixe et mari facétieux, Martin Luther était en réalité un touche-à-tout qui s’intéressait à l’éducation (les filles doivent aller à l’école), l’économie et la politique.

Matthieu Arnold, Luther, éditions Fayard, 686 pages, 25 euros.

Par Guillaume Capron

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