” Le gouvernement a choisi notre flexibilité “

L’application destinée à tracer les personnes infectées par le coronavirus est disponible au téléchargement depuis ce mercredi.

Après moult rebondissements, l’application Coronalert est enfin disponible. CEO de l’entreprise Devside qu’il a développée, Jean-Paul de Ville répond à nos questions.

TRENDS-TENDANCES. Votre entreprise a créé la surprise, et parfois suscité le doute, en remportant l’appel d’offres à la barbe de Proximus pour développer Coronalert. Etait-ce une mission compliquée ?

JEAN-PAUL DE VILLE. Avant de nous porter candidats, nous avions analysé le code de l’appli allemande ( dont Coronalert est une adaptation, Ndlr) pour vérifier que nous étions bien capables d’y arriver. Il fallait en effet en comprendre l’esprit. Et puis, le challenge était de rajouter les modules belges sans mettre le code allemand en danger, puis de pouvoir assurer les mises à jour sans casser les modules belges…

Vous avez remporté un marché en étant beaucoup moins cher que votre principal concurrent. On parle d’un peu plus de 300.000 euros, soit 10 fois moins que Proximus. Comment est-ce possible ? Certains pensent que vous avez cassé les prix…

Notre proposition financière tenait compte de notre situation : nous sommes une petite équipe, nous travaillons tous à distance et nous nous sommes associés à la société néerlandophone Ixor. Mais je ne comprends pas pourquoi d’autres ont proposé un prix 10 fois plus élevé : Coronalert reste un clone d’une appli déjà existante. Ceci étant, je pense que ce n’est pas seulement le prix que le gouvernement a choisi, mais notre flexibilité. Dans le contexte actuel et l’évolution sanitaire, c’était primordial.

Dans l’appel d’offres, des amendes lourdes étaient prévues en cas de retard de l’appli… attendue pour avant la mi-septembre. Vous la sortez maintenant. Devside devra-t-il s’acquitter d’une amende ?

Nous, nous étions prêts en temps et en heure. C’est pour des raisons légales que sa sortie a été retardée, pas en raison d’un retard de développement.

Votre mission est-elle à présent terminée ?

Nous allons encore assurer la maintenance de l’application. Comme c’était prévu. Et nous allons aussi nous assurer qu’elle fonctionne bien avec les autres pays européens qui emploient aussi ce protocole. L’idée, c’est de permettre aux serveurs de communiquer entre eux pour qu’un Belge qui aurait approché une personne qui utilise une autre appli nationale puisse être notifié en cas d’infection.

Selon vous, de quoi dépendra le succès de Coronalert ?

Il faut que les Belges la téléchargent en masse et jouent le jeu. Pour cela, il faut qu’ils comprennent bien que l’appli respecte toutes les normes d’anonymat. Mais nous ne sommes que la petite main du développement et n’intervenons pas sur le marketing ou la stratégie de Coronalert. D’ailleurs, l’appli n’est qu’une pièce d’un grand puzzle de lutte contre le coronavirus.

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