Le discours

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Cela devait être un repas dominical et familial comme il s’en passe dans de nombreuses familles chaque semaine. Celui où l’on parle aussi bien du chauffage par le sol de la maison que l’on ” fait ” construire, des fortes précipitation de ces derniers jours ou bien encore de la guerre en Syrie. Adrien écoutait sans broncher, attendant fébrilement la réponse de Sonia, son ex, à son SMS étonnamment conclu d’un point d’exclamation. Et soudain transperce une demande du beau-frère : ” Tu sais ça ferait très plaisir à ta soeur si tu faisais un petit discours le jour de la cérémonie “. Une question simple et conviviale qui va tournebouler notre narrateur, quadragénaire à la ramasse en amour et en dépression depuis la trentaine. Cet Adrien, on l’a tous connu, drama king ressassant sans cesse son malheur, à s’énerver de la moindre remarque maternelle le considérant toujours comme son petit garçon. Fabrice Caro, alias FabCaro pour les amateurs de BD, signe un premier roman aux allures de comédie romantique, le jeune premier étant un bougon à la Jean-Pierre Bacri. Souvenirs d’enfant et d’ado viennent interrompre des brouillons du fameux discours. On rit de ce déballage logorrhéique et énervé, rumination interne de ses échecs et victoires, qui sied bien à celui qui décryptait déjà des relations de couple contemporaines dans la BD Zaï Zaï Zaï Zaï.

Fabrice Caro, ” Le discours “, éditions Gallimard (coll. Sygne), 208 pages, 16 euros.

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