La tentation d’Annika Sörenstam

Annika Sörenstam L'icône du golf féminin disputera cette semaine, à 50 ans, le Gainbridge LPGA. © PG

La tentation était trop grande. Apprenant qu’un tournoi allait se disputer à deux pas de son domicile floridien, Annika Sörenstam a craqué. A 50 ans, l’icône du golf féminin disputera donc cette semaine le Gainbridge LPGA sur le parcours de Lake Nona, à Orlando.

C’est évidemment un petit événement. La légendaire championne suédoise n’a plus joué sur le circuit professionnel depuis 2008. “Le jardin de ma maison donne sur le trou n°16. Ç’aurait été trop frustrant de regarder jouer les filles en simple spectatrice”, sourit l’ancienne numéro un mondiale pour justifier cet étonnant come-back.

En réalité, Annika Sörenstam a une petite idée en tête: intégrer le circuit senior et participer, l’été prochain, à l’US Open dans cette catégorie réservée aux joueuses de plus de 50 ans. “Et rien de tel, pour se tester, qu’un tournoi du LPGA!”, ajoute-t-elle, ravie d’avoir reçu une wild card des organisateurs.

Aux yeux de nombreux observateurs, Annika Sörenstam est la meilleure joueuse de l’histoire. L’équivalent de Tiger Woods chez les hommes. Durant sa carrière, entre 1995 et 2008, elle a remporté la bagatelle de 90 titres, dont 10 en Grand Chelem. Sacrée huit fois joueuse de l’année aux Etats-Unis, elle a gagné 22 millions de dollars sur les greens (record historique) et été élevée au World Golf Hall of Fame. En 2001, au sommet de son art, elle signa même une carte de 59 lors d’un tournoi à Phoenix. Aucune joueuse n’a jamais fait mieux!

Formée à l’Université d’Arizona, Annika a énormément apporté au golf féminin. Par son talent, bien sûr. Mais aussi par son charisme et sa personnalité. En 2003, elle n’avait pas hésité à défier les meilleurs joueurs du monde sur le circuit masculin, participant au Colonial, à Fort Worth, au grand désespoir de certains champions un tantinet machos. Elle n’avait pas réussi à passer le cut mais son audace avait impressionné l’Amérique!

Souffrant de soucis vertébraux au cou et désireuse de privilégier sa vie de famille, Sörenstam avait arrêté la compétition en 2008. Mais sa passion du swing ne l’a jamais quittée. Pêle-mêle, elle a dessiné des parcours aux quatre coins du monde, créé une académie en Floride et développé sa propre ligne de merchandising. Depuis le début de l’année, elle occupe même le rang de présidente de la Fédération internationale.

Porté par les championnes asiatiques, le niveau de jeu du golf féminin n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui. Nourrie au biberon des défis, la Suédoise a hâte de se mesurer avec la nouvelle vague. Et d’effacer la controverse créée, le 7 janvier dernier, lorsqu’elle accepta de recevoir, des mains de Donald Trump, la médaille présidentielle de la liberté au lendemain des émeutes du Capitole.

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