La nouvelle philosophie de Rory McIlroy

Rory McIlroy veut jouer la carte de la simplification. © BELGA IMAGE

Rory McIlroy a renoué avec la victoire lors de la CJ Cup de Las Vegas. Mais ce 20e titre dans sa carrière sur le PGA Tour n’a pas effacé les stigmates de ses mauvaises prestations lors de la récente Ryder Cup à Whisling Straits. “Après mes défaites lors des rencontres de doubles, je me sentais vraiment très mal. J’étais conscient de ne pas avoir été à la hauteur. Cette compétition est si importante pour moi. J’en ai pleuré et j’ai même envisagé de mettre un terme à ma saison tant j’étais déçu et frustré.”

En mars 2020, lorsque le covid a débarqué sur la planète, McIlroy occupait la première place du ranking mondial grâce à une série de cinq top 5 consécutifs. Il a ensuite collectionné les revers, un peu comme s’il était allergique à ce monde anxiogène. Au printemps dernier, après avoir notamment raté les cuts du Players Championship et du Masters, il pointait à la 16e place du ranking mondial, son plus mauvais classement depuis 2009!

Son titre à Las Vegas lui permet de retrouver le top 10 de la hiérarchie. En attendant mieux. “J’ai beaucoup réfléchi ces dernières semaines, confie le golfeur. Je suis convaincu d’avoir toujours le potentiel pour occuper la place de number one. Il faut juste que je me libère et que je simplifie mon jeu. Que je sois moi-même et pas quelqu’un d’autre.”

Perfectionniste, le champion nord-irlandais reconnaît, à mots couverts, avoir commis des erreurs. Histoire de défier Bryson DeChambeau qui envoyait des missiles avec ses drives, il a, par exemple, modifié son swing. Les quelques mètres qu’il gagnait en longueur, il les perdait en précision avec, en toile de fond, des situations de jeu bien plus compliquées et une spirale négative. Là, il est revenu à ses bases, un peu comme si la simplicité était la sophistication suprême. “En golf, la perfection n’existe pas. Je dois absolument retrouver mon style naturel et ne plus me poser mille questions.”

Lors de ses débuts professionnels, Rory avait été désigné par Tiger Woods comme son successeur. Depuis, il n’a pas vraiment confirmé ce statut. Certes, il a remporté quatre tournois du Grand Chelem en l’espace de trois ans mais il n’a pas tenu sur la durée. Sept ans sans Major, c’est beaucoup. A 32 ans, il a encore largement le temps d’inverser la tendance. En termes de talent pur et de frappe de balle, il reste sans doute le plus doué de sa génération. Il lui reste à mieux maîtriser ses émotions, notamment dans les moments importants. Combien de grands tournois n’a-t-il perdu lors du dernier tour sous le poids de la pression? En 2022, il tentera d’exorciser tous ses démons. Un vrai défi.

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