La fin de Durobor ?

Durobor, la dernière gobeleterie belge, a fait aveu de faillite la semaine dernière. Le dernier projet industriel n’a pas reçu l’aval des banques. Pas moins de 146 emplois sont menacés.

Durobor, la dernière gobeleterie de Belgique, a déposé son bilan la semaine dernière. Durobor Glassware, société créée en 2017 par Herman Green Invest et la Sogepa, le bras financier de la Région wallonne, n’est pas parvenu à rendre pérenne l’activité sonégienne quasi centenaire.

A la base de l’échec du projet lancé il y a deux ans ? Le refus des banques d’accorder des crédits. Herman Green et la Sogepa souhaitaient moderniser un outil de production devenu désuet. Après avoir injecté 2,8 millions d’euros lors de la reprise, la Sogepa, devenue propriétaire de la marque Durobor et des murs, était prête à investir 4 millions de plus et Herman Green 1,5 million. Mais les 10,5 millions manquants ne sont jamais venus des banques. Sans cet appui, la faillite était inéluctable car les caisses de Durobor sont vides et la Région wallonne ne voulait pas entendre parler de portage. Jeudi, le tribunal de commerce de Mons a désigné deux curateurs pour gérer la faillite. Les lettres de licenciement vont être envoyés aux travailleurs mais, pour l’instant, le four ne sera pas éteint (une fois éteint, il n’est plus possible de le rallumer…), histoire d’honorer d’éventuelles commandes. Ce qui suppose le maintien temporaire d’un certain nombre d’emplois. Tant les curateurs que les syndicats cherchent d’éventuels repreneurs. Mais vu la consolidation en cours dans le secteur et la petite forme d’Arc, le n°1 européen, ce ne sera pas simple.

C’est une autre page importante de l’histoire de notre industrie qui risque fort de se tourner pour de bon. Durobor – ce nom rappelle le bourrelet breveté qui renforce le bord des verres – a créé des contenants qui accompagnent les Belges depuis 1928 : le verre à vin Napoli, les premiers verres de Jupiler ou de Leffe, les verres à fond lourd avec une bulle d’air emprisonnée au centre, etc.