L’étau se resserre sur Alibaba

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La Chine poursuit sa reprise en main de l’économie au nom de la “prospérité commune”. Ant Group, le bras financier d’Alibaba, va devoir partager sa montagne de données avec l’Etat.

Pour de nombreux observateurs, Xi Jinping commence à ressembler plus à Mao qu’à Deng Xiaoping. La Chine est entrée dans l’ère de la “prospérité commune”. C’est un coup de barre à gauche toute qui se mesure dans tous les secteurs. La tech et ses milliardaires furent les premiers à trinquer mais désormais, tous les secteurs sont priés de penser au bien commun avant leur propre intérêt. Un choix qui peut se comprendre par les inégalités sociales de plus en plus importantes en Chine. Il y a plus de milliardaires qu’aux Etats-Unis mais 225 millions de personnes vivent largement sous le seuil de pauvreté. Et si la Chine veut dynamiser sa consommation intérieure, très en berne, et libérer l’épargne, elle doit élargir sa classe moyenne et donc, pour simplifier, appauvrir les uns pour enrichir les autres… La tech continue d’être une cible de choix. Ainsi, la semaine dernière, Alibaba, Tencent et Bytedance ont été obligés d’ouvrir leur écosystème. Les plateformes internet ne peuvent plus bloquer les liens issus de leurs concurrents, une pratique très courante qui, de facto, était un abus de position dominante. La même semaine, Alibaba s’est vu ordonner de poursuivre le démantèlement partiel d’Ant Group, son bras financier. Ainsi, les activités de crédit à la consommation vont sortir d’Alipay et être logées dans une société à part. Alipay ne sera plus qu’une plateforme de paiement en ligne et mobile. Enfin, Zhima Credit, la structure d’évaluation du crédit individuel d’Alibaba, va être placée dans une coentreprise qui sera majoritairement détenue par des entreprises publiques. Ce qui, de facto, revient à donner à l’Etat l’accès aux données personnelles des clients.

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