L’Espoir malgré tout

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” Spirou n’est qu’un petit garçon qui découvre le monde avec sa violence. ” Quand Emile Bravo nous présente son album par cette introduction, il ne peut mieux résumer sa vision du groom mythique des éditions Dupuis. On retrouve notre jeune ami au début de la Seconde Guerre mondiale. La Belgique, humiliée sur le front, capitule. L’Occupation met en évidence les bassesses humaines tout comme les actes héroïques. Spirou n’a en tête qu’une seul objectif : retrouver sa petite amie, rencontrée dans Le Journal d’un ingénu, sorti voici tout juste 10 ans. Porté par l’amour mais aussi supportant le caractère impulsif de son camarade Fantasio (tour à tour tire-au-flanc et révolutionnaire), il surmontera les difficultés de la privation. Personnage empreint d’une éternelle bonne humeur, Spirou gagne en épaisseur sans tomber dans la noirceur totale. Le héros partage les difficultés de la population, lui qui, à l’origine, devait seulement la divertir. Poursuivant sa relecture du personnage toujours très populaire, l’auteur confirme sa volonté de le rapprocher de nous tout en lui conservant ses qualités originelles. La ligne claire du dessinateur apporte de la douceur, presque en contrepoint d’un récit qu’il veut le plus objectif et historique possible, sans jugement. ” Ce n’est pas Spirou contre les nazis. On reste des humains avec cette envie de survivre “, explique Emile Bravo. Qu’est-ce que l’héroïsme s’il ne se manifeste pas par l’empathie ? Telle est la leçon de ce nouveau chapitre qui n’est que le début d’une nouvelle saga.

Emile Bravo, “Spirou ou l’Espoir malgré tout – Première partie”, éditions Dupuis, 88 pages, 16,50 euros.

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