L’empreinte

© PHOTOS PG

Un livre dur qui mêle l’enquête et l’autobiographie. Ce n’est peut-être pas la lecture ” légère ” à choisir pour se détendre cet été. Mais c’est définitivement un texte dans lequel il faut plonger. Alexandria Marzano-Lesnevich est étudiante à Harvard quand elle effectue un stage en Louisiane dans un cabinet d’avocats réputé pour lutter contre la peine capitale. A son arrivée, on lui projette la vidéo d’un condamné dont le deuxième procès vient de lui permettre de quitter le couloir de la mort. En découvrant l’homme et son récit du meurtre de Jérémy, un petit garçon de six ans, ses convictions sont mises à mal : submergée par l’horreur, elle voudrait la mort du prisonnier. La jeune femme décide alors d’exhumer ses propres souvenirs d’enfance pour répondre à la question qui parcourt le récit : ” Est-ce notre passé ou nos convictions qui déterminent ce que nous sommes ? “, résume-t-elle en interview. Cet ouvrage très documenté, intelligent et ambigu entrecoupe, d’une part, le récit presque journalistique du meurtre et de l’histoire de son auteur et, d’autre part, celle de la narratrice et de sa famille. Le montage est une prouesse narrative et l’ensemble forme à la fois un thriller à la Truman Capote et un roman d’émancipation. Une prouesse, disions-nous, qui nous rappelle Une partie rouge de Maggie Nelson, une autre grande écrivaine américaine contemporaine. Celle-ci avait d’ailleurs qualifié L’Empreinte de ” véritable oeuvre d’art qui parle autant à notre conscience qu’à notre coeur “. Un best-seller aux Etats-Unis.

Alexandria Marzano-Lesnevich, ” L’Empreinte “, éditions 10/18, 456 pages, 8,40 euros.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content