June au printemps

© philippe cornet

Il aura fallu à Valerie June un troisième album paru en 2013 (Pushin’ Against A Stone) pour qu’elle popularise son style, évoquant l’évanescence mélancolique de Billie Holiday et la raucité des grandes interprètes afro-américaines de soul. Cette chanteuse du Tennessee, née en 1982, était-elle en route pour devenir superstar? Pas vraiment puisque le disque suivant, The Order Of Time, paru en 2017, n’attira pas la foule des acheteurs malgré une critique enthousiaste. Une nouvelle chance se présente toutefois avec le tout récent opus, The Moon And Stars: Prescriptions For Dreamers (Universal) qui voit June moderniser ses sonorités, mais sans exagérer, sous la houlette du talenteux producteur Jack Splash, réputé pour ses travaux avec Kendrick Lamar ou encore John Legend. Au-delà de son name dropping et du parcours de son interprète, ce disque se révèle d’ores et déjà l’une des merveilles de l’année, voire de la dernière décennie. Par le truchement d’une voix qui semble directement en liaison électrique avec le circuit de l’âme, June parcourt l’Amérique dans les travées merveilleuses, de la soul, du R’n’B et du gospel mais aussi du folk et même, sans en avoir l’air, de la country. Comme si son univers transposait sans effort ni suffisance les émotions du meilleur des années 1960. Impressionnant.

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