Jordan Spieth, l’étoffe du héros

Jordan Spieth, 23 ans, est déjà entré dans l'histoire du golf. © BELGA IMAGE

En s’adjugeant dimanche dernier le 146e British Open, Jordan Spieth est entré, un peu plus, dans la légende. Déjà lauréat du Masters et de l’US Open en 2015, l’Américain de 23 ans possède désormais trois tournois du Grand Chelem à son tableau de chasse. Seul le grand Jack Nicklaus avait fait mieux à son âge. Et l’on se dit qu’à ce rythme, le prodige texan pourrait pulvériser bien d’autres records dans les prochaines années.

Sur le diabolique links du Royal Birkdale, balayé par un vent capricieux, Jordan Spieth a, une fois encore, affiché au grand jour son immense talent et son ADN de champion d’exception. Très dominateur durant les trois premiers jours, on le pensait lancé à pleine vitesse sur les rails d’une victoire tranquille. Au départ du quatrième tour, il avait un confortable matelas de trois coups d’avance sur son premier poursuivant. Mais, curieusement, la belle mécanique s’enraya sur les premiers trous du dernier jour. Stress, pression, fébrilité ? Son avance fondit, en tout cas, comme neige au soleil. On imagina même le scénario catastrophe lorsque, après un vilain drive, sa balle se retrouva coincée dans le haut rough sur le trou n°13. Après une improbable séance de drop de 21 minutes, ponctuée par un coup joué sur le… practice, il arracha un bogey venu de nulle part. Et, enfin libéré, il sortit ensuite le grand jeu, signant trois birdies et un eagle pour s’offrir, sans trembler, sa première Claret Jug sous les yeux défaits de son compatriote Matt Kuchar, abasourdi par ce renversement de situation.

On le sait de longue date : Jordan Spieth possède un arsenal technique très complet. Il maîtrise tous les coups et excelle dans le putting. Mais il possède aussi – et surtout – un mental de fer. C’est cette force intérieure qui lui a permis de vaincre ses démons et de remporter cette victoire historique alors qu’il était en perdition. A l’instar de toute cette nouvelle génération (Justin Thomas, Hideki Matsuyama, Jon Rahm, Matthew Fitzpatrick, Daniel Berger ou Thomas Pieters) qui est en train de signer une OPA sur le swing mondial, Jordan Spieth est un joueur moderne, athlétique, puissant. Mais il a ce petit quelque chose en plus qui fait la différence, cette capacité à élever son niveau de jeu au bon moment, à se surpasser dans les grandes occasions. C’est juste impressionnant. Avec trois majors sur son CV à 23 ans, il est appelé au plus grand destin. L’Amérique lui voue, en tout cas, une admiration sans borne tant le jeune homme, bien sous toutes les coutures, a le profil du champion idéal. Un peu comme… Jack Nicklaus.

Miguel Tasso

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