Johan Vankelecom (Belfius) : “Je me sens entrepreneur”

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Patrick Claerhout Patrick Claerhout is redacteur bij Trends.

En 10 ans, Belfius s’est métamorphosée. L’institution en difficulté est désormais une banque qui allie revenus diversifiés, rentabilité et trajectoire de croissance solide. Et on ne doit pas sous-estimer l’apport du CFO dans cette transformation.

Connecting the dots: c’est ainsi que Johan Vankelecom décrit sa vision et sa méthode de travail. “Avec son équipe, un CFO a pour rôle d’intégrer et de connecter toutes les dimensions et parties prenantes de la stratégie: clients, actionnaires, organes de supervision, croissance commerciale, solidité, rentabilité… D’où l’importance d’une communication claire et compréhensible. Il est essentiel que tout le monde sache pourquoi les décisions stratégiques sont prises.”

Depuis que Belfius ne fait plus partir du groupe Dexia, démantelé en 2011, Johan Vankelecom a été à la base des principales décisions et des grands choix stratégiques de la banque. Entre 2011 et 2014, il a été un élément clé dans le démantèlement des portefeuilles risqués, ce qui a permis à Belfius de regagner la confiance de ses clients tout en améliorant sa solvabilité et son profil de risque. Simultanément, il a contribué au redressement de la franchise commerciale en osant investir dans le nouveau nom et dans l’application mobile et en réalisant des gains de productivité structurels.

“Notre ratio coûts/revenus était trop élevé, explique-t-il. C’est pourquoi nous avons passé au crible tous les processus internes en fonction de la valeur qu’ils créaient pour le client. Ce qui ne rapportait rien a été supprimé. C’était un projet de 18 mois dont est issu un programme d’investissement destiné à renforcer les aspects utiles. En 10 ans, notre ratio coûts/revenus a diminué d’environ 80%, à 55%.”

Johan Vankelecom avait également anticipé la baisse des taux, puis la longue période de taux bas. “Des simulations avaient montré qu’une telle évolution comportait un fort risque pour notre rentabilité. La baisse des taux allait peser sur les marges et sur le bénéfice et réduire notre potentiel de croissance. C’est pourquoi nous avons planché sur un programme de couverture des risques et sur la diversification de nos revenus. Belfius est allé chercher de nouvelles sources de revenus auprès des PME et des entreprises. Et les services d’investissement et de conseil que nous fournissons à cette clientèle et aux particuliers nous ont permis d’engranger des commissions complémentaires.”

Mon champ d’activité est très large. Je peux inspirer et participer au pilotage de l’activité commerciale.

Bénéfice record

En 2021, Belfius a enregistré un bénéfice record de 935 millions d’euros, en hausse de 76% par rapport à l’année précédente. Et ce n’est pas fini, affirme Johan Vankelecom: “Nous avons identifié plusieurs activités dans lesquelles nous n’atteignons pas encore notre potentiel commercial naturel: assurances, services de placement, services bancaires pour les entreprises et les clients fortunés… Il reste donc un potentiel de croissance, mais ça devra être une croissance rentable”. Chez Belfius, Johan Vankelecom dirige un département qui dépasse la finance. Les aspects juridiques et la gestion du bilan et de la liquidité relèvent également de son service, baptisé Integrated Corporate Management. Quelque 300 personnes y travaillent. “En fait, nous gérons l’ensemble de l’activité corporate de Belfius, explique Johan Vankelecom. En traduisant ces matières complexes pour l’ensemble des collaborateurs, nous leur donnons une idée de l’orientation stratégique que nous comptons développer.”

“Dans le parcours accompli, je me sens entrepreneur, conclut le CFO de Belfius. Mon champ d’activité est très large. Je peux inspirer et participer au pilotage de l’activité commerciale. Comme je le dis souvent: it’s all about people. Cela me passionne plus que juste gérer de l’argent.”

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