Louis Cornet (CEO de Movify): “J’espère que ce sera un outil d’attraction des talents”
Le fondateur de Movify, spécialisée dans la consultance digitale, ouvre le capital de l’entreprise aux salariés. Une manière de motiver les troupes et de pérenniser la société. “N’est-ce pas le plus beau des exits?”, sourit-il.
1. Pourquoi avez-vous décidé d’ouvrir le capital de votre entreprise à votre personnel?
J’ai fondé seul l’entreprise en 2013 et elle a bien grandi depuis (70 emplois, pour un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros). Cela fait quelque temps que je réfléchis à l’ouverture du capital aux salariés. Cette formule peut, je l’espère, contribuer à attirer et à retenir les talents, à motiver le personnel. Et puis, c’est une manière de pérenniser l’entreprise. J’ai 41 ans. Si dans les 20 prochaines années, je vends progressivement des parts aux salariés de Movify, ce sera le plus beau des exits, non? C’est plus sympa et plus durable que de vendre la société à un grand groupe!
2. Pourquoi avez-vous limité l’offre à quelques cadres de votre société?
Je suis un adepte du think big, stay small. Je préfère tester le système avec un nombre réduit de personnes et l’élargir ensuite s’il donne les résultats escomptés. J’ai proposé à six personnes de monter au capital de l’entreprise. Trois ont accepté et viennent avec des mises allant de 5.000 à 100.000 euros, en fonction des possibilités financières et de la sensibilité au risque entrepreneurial de chacun. Les autres viendront peut-être au prochain tour. J’ai l’impression que cela motive déjà les troupes. Je n’ai pas senti de frustration de la part du reste du personnel, j’ai plutôt des demandes pour savoir quand je compte élargir. Movify prépare son internationalisation et l’ouverture de bureaux à Londres, Paris, Luxembourg, Genève et aux Pays-Bas. Nous travaillerons sans doute avec des country managers et il me semble évident que si tout se passe bien, ils auront accès au capital de Movify.
3. Quel est le champ d’action de Movify?
Movify est une société de consultance dans le digital. Au départ, nous étions orientés sur les applications mobiles. Depuis, le scope s’est bien élargi avec la conception et le développement des applications. Nos clients sont issus essentiellement de trois secteurs: la finance (la plupart des banques et compagnies d’assurance belges travaillent avec nous), les médias (RTBF, VRT, etc.) et les télécoms (Proximus, Voo). Nous avons été portés par la vague des fintechs, ce qui nous a permis de dégager rapidement des profits.
Préparer l’ouverture du capital m’a pris deux bonnes années. Il fallait à la fois que le système soit simple, compréhensible par tout le monde, et qu’il prévoie une série de règles de cessions, de droits de préemption etc. Le principe, c’est que les actionnaires sont actifs dans l’entreprise. Ceux qui nous quittent, par exemple pour prendre leur retraite, doivent revendre leurs parts.
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