Il fait bleu sous les tombes

Finaliste du Prix Première 2020, la Belge Caroline Valentiny est psychologue clinicienne à l’UCLouvain. Elle publie aux éditions Albin Michel ce texte grave, voire douloureux : Alexis est mort, il s’est suicidé. Il a sauté d’un pont et s’est noyé. Il avait 20 ans. Inhumé, il continue toutefois de cogiter, prolongeant le monologue intérieur que cet adolescent brillant et introverti menait de son vivant. Qui était Alexis ? D’autres récits se tissent, illustrant les différentes manières dont ses proches abordent ce deuil. Le père éteint, par exemple, la radio quand elle diffuse des morceaux de violoncelle, l’instrument que son fils maîtrisait avec brio. Sa mère veut comprendre ce qu’elle a l’impression qu’Alexis lui cachait et qui l’a, semble-t-il, poussé à se jeter dans le fleuve. Elle entame ainsi une sorte de reconstitution des derniers gestes du jeune homme. Mais le mystère qui entoure les raisons réelles de la mort d’Alexis se densifie de plus en plus au fil des pages, via principalement la figure d’un professeur dont on devine assez vite le comportement abusif. Il fait bleu sous les tombes est un récit tout en délicatesse pour un sujet qui ne l’est pas moins. Reste sa conclusion dont le clair-obscur, pour ne pas dire son ambiguïté, nous a semblé un brin décevante.

Caroline Valentiny, ” Il fait bleu sous les tombes “, Albin Michel, 179 pages, 16,90 euros.

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