Histoires de Viola

Bill Viola Purification 2005 Dissolution © KIRA PEROV

La vidéo contemporaine est un genre bizarre. Et – jugement personnel – souvent nombriliste: sous prétexte de modernité, elle peut assez facilement tourner à la complaisance et, pire que tout, à l’ennui. Heureusement, elle est quand même parfois sauvée par des créateurs de la trempe de Bill Viola. Ce New-Yorkais né en 1951 a développé, au fil des dernières décennies, un art qui profite aussi des dernières avancées digitales. Permettant la réalisation du slogan Sky is the (artistic) limit! , Viola part des grands maîtres de la peinture et transpose leurs émotions, leurs formes, leur intensité, dans des installations qui nécessitent du temps d’observation. Ce n’est pas le moindre des mérites d’une expression vidéo/ filmique qui demande au spectateur de se poser, de regarder, en dehors de toute immédiateté. Purification a été conçu en 2005 pour la mise en scène de Tristan et Isolde, signée par l’autre trublion qu’est Peter Sellars, artiste américain fameux par sa relecture de classiques à la Don Giovanni. Il s’agit ici d’un couple qui dialogue via des gestes à l’extrême lenteur, sur écrans bien évidemment. Images troubles, parfois aquatiques, qui demandent de s’arrêter plus ou moins longuement dans le dédale des Musées Royaux. Comme si plus grand-chose n’existait en extérieur.

Purification aux Musées Royaux des Beaux-Arts jusqu’au 1er août, www.fine-arts-museum.be

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