Girl Power

© PH.CO.

Impressionnante formation féminine dissidente du “Mystère des voix bulgares”, le Bulgarian Choir Angelite nous gratifie d’un trop rare concert belge, au Conservatoire de Bruxelles.

En 1975, l’ethnomusicologue suisse Marcel Cellier publie sur son label personnel le résultat de 15 années d’enregistrements en Bulgarie, une compilation titrée Le Mystère des voix bulgares. Différents groupes s’y retrouvent dont le plus impressionnant est l’ensemble de la télévision publique bulgare. Ce qui, au départ, n’est qu’une brillante curiosité destinée aux aficionados du folklore balkanique connaît un autre destin lorsque l’album est repéré par 4D. La maison anglaise de disques new wave, signataire de Bauhaus, Cocteau Twins ou Dead Can Dance, va alors sortir plusieurs anthologies sous le titre Le Mystère des voix bulgares, reprises abondamment dans les fictions, documentaires ou pubs des deux côtés de l’Atlantique. Une succession de tapis sonores où une vingtaine d’interprètes féminines jouent les funambules de la musique, avec des modulations que seule permet la sophistication des polyphonie.

L’histoire connaît un second rebondissement après la disparition du rideau de fer. Le Mystère des voix bulgares se scinde alors en deux. Une partie des choristes reste sous la direction de la télévision nationale. Une autre forme un ensemble privé, le Bulgarian Choir Angelite. Celui-ci, sous la direction de la manageuse Tanja Andreeva, célèbre en 2019 ses 30 ans d’existence avec une tournée européenne passant par le Conservatoire de Bruxelles. Certes, les anciennes chanteuses – certaines opérant depuis les années 1950-1960 – ont été remplacées par de nouvelles au fil des décennies, mais la qualité supérieure du travail artistique n’en est nullement altérée. Toujours acrobatiques, ces polyphonies s’inspirent naturellement des folklores bulgares et balkaniques, mais constituent aussi une étonnante forme de musicalité contemporaine. Sous la direction du chef de choeur Nikolay Merdjanov depuis 1994, leur impact reste aussi intemporel qu’émotionnel.

En concert le 6 novembre au Conservatoire de Bruxelles, www.bozar.be

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