Fuir l’Eden

Olivier Dorchamps, "Fuir l'Eden", Editions Finitude, 267 pages, 19 euros. © pg

Au-delà de Clapham Junction, c’est l’enfer: celui où vivent Adam et Lauren, abandonnés par leur mère qui n’en pouvait plus des coups d’un mari alcoolique et violent. Une vie brutale dans un immeuble brutaliste, “L’Eden”, que les bobos londoniens venus de l’autre côté des rails viennent contempler, car classé. Et c’est bien de classes et de leurs différences qu’il est question lorsqu’Adam, qui zone avec des ados aussi désoeuvrés que lui, retient sur le quai de la gare une fille qui, croit-il, tente de se suicider en se jetant sous le train: elle s’enfuit en lui laissant son sac… D’une écriture limpide, au cordeau, Olivier Dorchamps se révèle magistral dans sa façon d’habiter son personnage, sa condition, son existence. Le romancier franco-britannique, qui a notamment vécu à Londres, possède en effet un art anglais du récit et cette faculté, pas si fréquente, de vivre pleinement “d’autres vies que la sienne”.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content