Flirt flamand à la Foire du livre

© PH. CORNET

Rendez-vous incontournable des amoureux des lettres francophones, mais pas seulement, l’édition 2019 met aussi en valeur les écrivains du nord du pays.

Un demi-siècle après sa création, la Foire du livre de Bruxelles est une institution qui résiste à la digitalisation de la lecture : 70.000 visiteurs l’ont arpentée en 2018. Malgré des allées exiguës et la file d’attente pour les dédicaces, la rencontre physique avec l’écrivain reste un facteur important de séduction. Et pour le plumitif, l’occasion singulière de quitter un travail essentiellement solitaire. Cette année, la foire annonce clairement la couleur, celle d’un engagement baptisé Nos Futurs, soit ” un acte optimiste dans un monde devenu inquiétant en raison de la montée du populisme et des extrêmes, mais aussi de la violence et des déchirures entre les individus “. Ce qui explique notamment la présence de l’Américain Michael Chabon, signant depuis son best-seller de 1988, Les mystères de Pittsburgh, une oeuvre éclectique couronnée par le Pulitzer en 2001. Ou encore de l’Algérien Boualem Sansal, combattant des mots.

Il existe aussi cette volonté de dénouer genres et frontières dans Flirt flamand, l’autre thématique majeure de l’édition 2019, résultant de liens noués depuis plusieurs années entre l’institution bruxelloise et la Boekenbeurs d’Anvers dans la traduction simultanée de livres dans les deux principales langues nationales. Alors que la politique semble vouloir flouter les relations communautaires, la littérature les rapproche.

Sur la vingtaine d’invités flamands, certains sont déjà amplement connus et traduits en français. C’est le profil de David Van Reybrouck qui a fait sensation avec Congo – Une histoire et de Tom Lanoye, comparé à Hugo Claus pour l’ampleur multiple d’un travail englobant théâtre et roman, écrivain-navetteur entre Anvers et l’Afrique du Sud.

On coche aussi la venue à Bruxelles de talents comme Lize Spit ou Steven Dupré, mais aussi de Herr Seele – le meilleur de l’humour caustique nordiste – et de Jeroen Olyslaegers. Ce dernier, tête de viking chevelu, vient de sortir en langue française, Trouble, une histoire de collaboration anversoise pendant la Seconde Guerre mondiale qui, de toute évidence, croise les lâchetés contemporaines.

Du 14 au 17 février à Tour & Taxis. www.flb.be

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