Familles, je vous like

Norbert Ghisoland

Jusqu’au 13 octobre, les Abattoirs de Bomel proposent le sujet de la famille vu par sept artistes et photographes : la vie au-delà du selfie.

Lieu traditionnel et ancestral de la photographie, la famille a souvent été le berceau naturel des premières images réalisées, y compris par les photographes célèbres comme Raymond Depardon qui commence sa brillante carrière en tirant le portrait de ses proches dans la ferme familiale du Garet. Pas de Depardon à Namur mais Gaël Turine (ici photographié chez lui), de la même obédience photoreporter : ce quadra belge ne cesse de documenter les destinations lointaines comme Haïti ou l’Inde. Là, il saisit par exemple un musicien rom dans sa maison de Macédoine ou un orphelin érythréen au travail dans un bowling, comme si la famille nucléaire classique avait disparu, engloutie par la dispersion contemporaine des destins.

Herman Bertiau
Herman Bertiau

Aux antipodes de cette vision, celle de Norbert Ghisoland (1878-1939), autre chasseur d’images belge. Ce fils de mineur de fond, qui après un apprentissage montois ouvre en tout début du 20e siècle un magasin et un studio à Frameries, travaille à la chambre photographique en lumière naturelle. Toute la société de l’époque, des bourgeois aux religieux en passant par les ouvriers, passera devant son objectif pour constituer, au final, une fantastique collection de 90.000 photos sur plaques de verre. Au-delà de leur qualité quasi- anthropologique, ces clichés dégagent aussi une beauté et une élégance noir et blanc ayant parfaitement traversé le temps.

Autre exposant d’importance : Herman Bertiau. Ce Bruxellois, sujet d’une trentaine d’expositions tant en Belgique qu’à l’étranger, a entre autres réalisé, dans les années 1980, une remarquable série sur les familles. Parues dans un livre baptisé Bruxelles intime, les photographies de Bertiau saisissent des familles de la capitale dans leur décor de vie. Témoignage voyageant autant dans les classes sociales que dans les multiples nationalités de la mosaïque bruxelloise. Plus direct et émotionnel que les tentatives arty de la plasticienne Natalia de Mello ou les journaux personnels d’Anne de Gelas également présents aux Abattoirs…

Libert Suarez
Libert Suarez

Du mardi au dimanche de 14 à 18 heures jusqu’au 13 octobre aux Abattoirs de Bomel à Namur, entrée gratuite, www.centrecultureldenamur.be

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