Du ” betonstop ” au ” betonflop “

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En 2015, la Flandre annonçait fièrement qu’en 2040 un betonstop empêcherait définitivement toute amputation de la nature au profit de constructions en tout genre. Le message a-t-il déclenché un mouvement de panique ? Toujours est-il que depuis cette nouvelle, jamais autant de surface n’a été aliénée : 7,33 ha de nature ont en effet quotidiennement disparu en 2017, soit 2,14 ha par jour de plus qu’en 2015 au moment de l’annonce. Cette décision n’a été accompagnée d’aucune mesure concrète, dénoncent Filip De Rynck (Université de Gand) ainsi que Tom Coppens et Guy Vloebergh (Université d’Anvers) après une analyse des bases de données de Statbel. De sorte qu’il s’est produit le même phénomène d’anticipation que celui enregistré dans les années 1960, lorsque le gouvernement avait cherché à mieux encadrer les nouveaux lotissements. Le nombre de demandes avait alors été multiplié par trois. S’y ajoute un indéniable laxisme dans l’interprétation de certaines notions. Telle celle de ” chemin équipé ” qui permet, par exemple, de transformer une zone agricole en zone d’habitat. La Confédération flamande de la construction reconnaît certes une consommation accrue des surfaces naturelles mais moindre que celle évoquée par les chercheurs – 5,6 ha en 2017 contre 4,5 en 2015 – et incrimine notamment la forte augmentation de travaux d’infrastructures routières.

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