Dernier bingo à Dubaï

L'Anglais Tommy Fleetwood en plein swing avec Dubaï en toile de fond. © Getty Images

L’European Tour termine, cette semaine, cet improbable millésime par le traditionnel bouquet final de Dubaï. Comme chaque fois, les 60 meilleurs joueurs de la saison sont conviés à un dernier tour de circuit avec, en toile de fond, un vrai pactole financier. Ils se partageront la bagatelle de 8 millions de dollars, sans parler du bonus réservé au vainqueur final.

Ce cru 2020 bouchonné dégage pourtant un parfum très spécial. Il symbolise, quelque part, le désarroi dans lequel le golf du Vieux Continent a été plongé tout au long de la saison en raison de la pandémie.

Suivant le nouveau protocole, le DP World Championship de Dubaï se disputera d’ailleurs à huis clos. Et il sera privé de la présence de plusieurs grandes stars du swing européen, parmi lesquelles l’Espagnol Jon Rahm, l’Anglais Justin Rose et le Nord-Irlandais Rory McIlroy. En cette période de Covid, les déplacements sont compliqués et les quarantaines – obligatoires et très strictes dans de nombreux pays – compliquent encore le jeu. Le report du tournoi au mois de décembre – alors qu’il se déroule de coutume en novembre – n’a, en outre, rien arrangé.

Faut-il le rappeler: l’European Tour a été très gravement touché, cette année, par les dégâts collatéraux de la crise sanitaire. Plusieurs épreuves ont été annulées, tantôt suite au confinement, tantôt en raison de la défaillance de gros sponsors. Les tournois prévus en France, aux Pays-Bas, au Danemark, en Suède, en Allemagne, en Irlande, en Suisse, en Tchéquie ont ainsi été zappés du calendrier. Et le British Open a, lui aussi, été contraint de baisser pavillon!

Dans ce contexte désolant, la fidélité des pays du golfe Persique est évidemment une bouée de sauvetage financière très importante. Elle a probablement sauvé le golf européen d’une possible banqueroute. En 2020, le circuit européen a fait escale à Abou Dhabi, en Arabie saoudite, à Oman, au Qatar et, bien sûr, à Dubaï. Ce DP World Championship est même le troisième tournoi organisé dans le petit émirat!

Ceci dit, il faut espérer que le vaccin fasse rapidement des miracles sur les greens. Si les stars du circuit européen, qui évoluent beaucoup aux Etats-Unis, ne sont guère touchées par la situation, ce n’est pas le cas de la grande majorité des joueurs professionnels. Avec des prize money à la baisse, des sponsors frileux et des tournois privés des recettes de ticketing, ils ont de plus en plus de mal à boucler leurs fins de mois et payer leurs frais fixes (voyages, hôtels, coachs, caddies, etc.).

A ce jour, un grand flou enveloppe toujours le calendrier 2021, tant sur l’European Tour que le Challenge Tour. La patience est heureusement la première qualité des bons golfeurs!

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